Catherine Phalippou

Conseillère municipale déléguée à l’Éducation artistique et à la médiation culturelle

Je crois que l’élément déclencheur de ma conscience écologiste a été le naufrage de l’Amoco Cadiz en mars 1978 sur la côte finistérienne. J’ai encore en moi l’odeur du pétrole portée par les embruns de Portsall, un parfum d’invasion polluante, dégoûtante.

J’en ai d’abord énormément voulu aux adultes. Et j’ai commencé à m’interroger sur notre façon de vivre occidentale : l’île longue en face de Brest, la centrale de Plogoff, les porcheries dans nos campagnes, etc.

Pourtant sur les plages de la catastrophe écologique, il y avait aussi beaucoup de cirés bleus, gris, jaunes, des anonymes avec leurs pelles, des têtu·e·s de Breton·ne·s décidé·e·s à se battre contre le mazout.

Je les ai admiré·e·s et ai eu hâte de devenir adulte à mon tour.

À mes dix-sept ans, Albert Camus a su mettre des mots sur mes élans, j’allais être « femme révoltée »… j’ai obtenu le BAFA, entamé avec passion une formation en Lettres et Philosophie et suis devenue enseignante de Philosophie.

Entre l’éveil enfantin et mon engagement dans le groupe militant écologiste rennais, il y a eu tout de même trente ans.

J’ai effectivement éprouvé longtemps une défiance envers les partis politiques.

C’est en tant que citoyenne, au cœur vissé à gauche, que j’ai pris connaissance du milieu de la gauche rennaise.

Le pacifisme, la défense de la laïcité, l’opposition au productivisme de nombreux sujets d’EELV résonnaient en moi, c’est pourtant « seulement » la fermeture d’une bibliothèque de quartier qui a décidé mon engagement à EELV.

À l’invitation de Sylviane Rault et Jean-Marie Goater que je connaissais par le prisme associatif, j’ai accepté de figurer comme suppléante aux Cantonales de 2010. J’ai ensuite été secrétaire du Groupe Local et de fil en aiguille je me suis présentée sur la liste Changez la ville ! en 2014. J’ai alors été élue conseillère municipale déléguée aux Musées, responsable de la politique concernant les deux régies municipales que sont le Musée des Beaux-arts et La Criée.

À la suite des dernières élections, je suis désormais en charge de l’Éducation artistique et de la Médiation culturelle.

L’Éducation Artistique et Culturelle (EAC)

Dès le début de ce mandat, nous allons construire le nouveau Plan Local d’Éducation Artistique et Culturelle rennais. L’objectif est de permettre à tou·te·s les élèves de bénéficier d’un parcours artistique et culturel de qualité.

Avec mes collègues Benoît Careil, adjoint à la Culture et Gaëlle Rougier, adjointe à l’Éducation, nous espérons être la première ville de France à décrocher le label « 100 % EAC ». Nous travaillons sur un parcours éducatif de la crèche jusqu’au collège. Nous souhaitons en priorité étoffer l’offre en maternelle et proposer des activités en famille.

Nous soutenons des projets structurants et qualitatifs, comme des résidences d’artistes dans les écoles. Nous travaillons avec des associations et aussi toutes les régies municipales, dont l’Opéra, le Conservatoire de la Ville, le réseau de Lecture Publique.

Nous entendons ainsi passer à la vitesse supérieure et donner de l’ampleur à ce dispositif. Nous n’allons pas nous contenter des Zones d’Éducation Prioritaires et tous les temps de la vie de l’enfant seront concernés.

Mon rôle est de faire converger les énergies présentes, maison quartier, associations, parents d’élèves, qui ne demandent qu’à travailler ensemble !

Médiation culturelle

Nous travaillons à l’accès des Rennais·es aux droits culturels. Il s’agit là de tous les arts au sens large : arts plastiques, musique, théâtre, danse, cinéma, photographie, etc.

Nous avons la chance à Rennes d’avoir une diversité d’acteur.trice.s, de multiples forces de propositions et des régies qui sont vraiment des grands atouts.

Nous continuerons à co-construire nos politiques culturelles et à développer de nouveaux partenariats avec les habitant·e·s, premier·e·s ambassadeurs et ambassadrices du bouillonnant monde culturel rennais.