Dans cette période de déconfinement, les écologistes se sont exprimés en conseil municipal pour rappeler que la pandémie du covid-19 n’a pas fait disparaître le changement climatique et redire la nécessité de construire un territoire résilient, autonome, démocratique et solidaire.
« Les enjeux du déconfinement sont certainement encore bien plus forts que le confinement lui-même. La crise que nous vivons est loin d’être terminée, et il nous faut maintenir toujours une grande vigilance sur le plan sanitaire bien sûr mais aussi économique, écologique, social (mais aussi démocratique, d’ailleurs vous me permettrez de regretter qu’aucune solution technique n’ait été trouvée pour permettre à l’ensemble des conseillers municipaux de participer à ce Conseil, la force de notre action c’est la coopération et nous avons besoin des forces de l’ensemble des élu.e.s pour cela).
Mais avant de nous projeter vers les semaines à venir, ils nous faut d’abord remercier à nouveau l’ensemble des Rennaises et des Rennais qui ont été exemplaires dans le respect des règles de confinement et qui ont participé à préserver notre territoire d’une propagation massive du virus.
Cet état de fait ne peut que nous conforter dans notre volonté d’une plus grande autonomie pour les collectivités locales. Remercier les agents du service public c’est bien le minimum que l’on puisse faire, donner des médailles pourquoi pas, mais surtout, ce dont les agents du service public ont besoin c’est de reconnaissance, de salaires et de conditions de travail de qualité.
Nous voterons ce soir une prime pour les personnels de la Ville de Rennes qui ont continué à travailler sur le terrain pendant le confinement. Cette prime est nécessaire. Nous ne pouvons que souhaiter en même temps un renforcement du dialogue social pour améliorer au quotidien les conditions de travail des agents.
Pour ce qui est de l’hôpital public, le Ségur de la santé annoncé par le Président de la République n’aura d’intérêt que s’il rompt avec les logiques austéritaires mises en place par N. Sarkozy et F. Hollande qui ont mis à genoux les services de santé.
Ici à Rennes, notre vigilance demeure pour que le transfert de l’hôpital sud vers Pontchaillou ne soit jamais prétexte à des fermetures de lits, tout comme au CHGR dont l’action est essentielle. Notre attention se porte aussi particulièrement sur les acteurs économiques. Doté de près de 7 millions d’euros le plan d’urgence de Rennes Métropole permettra une première aide aux petites entreprises.
Il était pour nous essentiel que l’action de Rennes Métropole prenne toute la mesure de ces enjeux. Nous avons été entendus puisque ce plan innove avec la création d’un bonus pour les entreprises qui s’engagent sur des mesures écologiques et d’égalité.
Cela est essentiel, car la pandémie n’a pas fait disparaître le changement climatique. Et pourtant il est possible que le moment que nous vivons ne soit qu’une répétition générale des crises climatiques prochaines.
Avec le déconfinement, il s’agit notamment d’éviter le retour massif à l’usage de la voiture individuelle. Le vélo est pour cela un mode de déplacements idéal. Un réseau transitoire se met en place et c’est une très bonne nouvelle. Nous souhaitons son amplification sur les quais Nord, l’avenue Janvier, la rue de Chateaugiron et la rue de Fougères…
L’agrandissement du plateau piétonnier en centre-ville et dans les quartiers mérite aussi d’être accéléré. L’élargissement des trottoirs devant les commerces pour faciliter les files d’attente ou la piétonnisation des rues devant les écoles sont parmi les actions à mettre en œuvre.
La végétalisation massive de notre ville ne peut pas non plus attendre. Le confinement a révélé d’autant plus fortement notre besoin de nature en ville. Il est temps de lui donner toute sa place et de mettre en œuvre des logiques moins interventionnistes.
Et puis il y a l’immense défi de la solidarité auquel nous devons répondre. Avec le confinement, nous assistons à une précarisation massive. Et comme toujours, les plus pauvres sont les plus touchés.
L’extension des gratuités sociales pour l’accès au service public est aussi essentielle. Nous voterons d’ailleurs ce soir la gratuité des cantines scolaires pour les plus modestes et c’est une bonne chose.
Aujourd’hui, encore plus qu’hier, la nécessité de construire une ville et une métropole plus résilientes, plus autonomes, plus démocratiques, plus solidaires s’affirme. C’est ce chantier qu’il nous faut prolonger et accélérer désormais. »