Intervention de Valérie FAUCHEUX au nom du groupe écologiste et citoyen
Le PCAET que nous avons adopté en avril dernier a fixé un cap nécessaire : atteindre le zéro émission de gaz à effet de serre, en finir avec les énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone pour 2050.
Dans cette perspective, nous avons soutenu et validé le développement et l’interconnexion des réseaux de chaleur. Le développement des énergies renouvelables et de récupération est un sujet majeur et structurant pour notre métropole, sur lequel il nous faut non seulement mettre des moyens importants mais aussi maîtriser les coûts.
Dès juin 2018, nous vous avons alerté sur nos interrogations quant au choix d’une concession de travaux de longue durée, je dirais même de très longue durée pour la conception, la réalisation et l’exploitation de ces réseaux.
Alors que les perspectives budgétaires à venir nous sont plutôt favorables, estimant notre capacité d’investissement à au moins 200 millions d’euros chaque année, donc à 1,2 milliards pour le prochain mandat, nous rechignons à utiliser une toute petite part de cette capacité au service des installations de production et de distribution d’énergie renouvelable !
Et préférons alors reporter cet investissement sur un partenaire extérieur Engie Énergie service dont la rémunération se fera sur les abonnements des usagers, sur 18 longues années.
Comme nous l’avons inscrit dans le PCAET, l’adaptation au changement climatique et la transition énergétique implique de réfléchir les modèles économiques « afin de ne pas accroître les inégalités et vulnérabilités sociales, afin de développer ou transformer l’emploi local et optimiser l’investissement public ».
Nous sommes moins regardants quand il s’agit de programmer la construction d’un nouvel équipement à vocation culturelle et économique. Comme depuis trop d’années, nous privilégions « d’asseoir le positionnement et le rayonnement de la métropole à l’échelle nationale et européenne » (page 10 du Rapport d’orientation budgétaire) plutôt que de soutenir résolument des services publics du quotidien qui participent à nos ambitions écologiques et sociales.
Il nous faudra donc attendre 18 longues années pour penser la mise en place d’une gestion publique de nos réseaux de chaleur afin d’en contrôler au plus près le développement, l’interconnexion et la gestion. Il va nous falloir encore 18 longues années pour maîtriser les coûts ainsi que les tarifs de vente de chaleur. Alors qu’il n’est pas normal que le prix payé par les usagers varie selon le réseau auquel il est connecté, qu’il soit de Chartres, de Vezin, de Rennes Sud ou de Rennes Nord-Est, il nous faudra 18 années pour penser une harmonisation progressive de ces tarifs à l’échelle métropolitaine et ainsi créer des tarifs sociaux comme pour l’eau, afin de lutter contre la précarité énergétique avec plus de souplesse.
Gageons que les jeunes de la génération climat, qui reprendront le flambeau dans les années à venir dans cette enceinte puissent prendre cette décision. Nous, nous aurions souhaité la prendre dès aujourd’hui.
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