[Communiqué]
N’en déplaise aux tenants du tout TGV, il n’y a pas de « petites lignes » ferroviaires. Les lignes ferroviaires de proximité, comme les autres, sont une réponse évidente aux besoins de mobilité et à la pollution grandissante. L’État, avec les collectivités, et la SNCF se doivent de les entretenir et de les faire grandir.
Pourtant, le manque de moyens engagés en leur faveur provoque une dégradation continue de ce réseau essentiel pour nos territoires. Les projets du gouvernement, suite au rapport Spinetta, ne peuvent qu’ajouter à notre inquiétude.
Le train est une solution pertinente pour les trajets quotidiens des habitants de notre métropole et pour faire face aux problèmes de congestion quotidiens aux heures de pointe. Au plan écologique, rappelons que le train émet dix fois moins de CO2 que le même trajet en voiture et qu’il ne dégrade pas la qualité de l’air. Rappelons aussi que lorsqu’un train est remplacé par un car, 30 % des voyageurs reprennent leur voiture. Pour toutes ces raisons, nous défendons depuis de nombreuses années un travail de remise à niveau du réseau ferroviaire de proximité.
La ligne Rennes-Chateaubriant attire aujourd’hui particulièrement notre attention. En 2015, elle transportait plus de 500 000 voyageurs. Mais la SNCF a laissé la ligne se dégrader, au point de vouloir abaisser la vitesse de circulation des trains à 40 km/h, première étape avant une possible fermeture à terme de la ligne. Par la mobilisation des collectivités et des usagers, un programme d’investissement a pu se dessiner. Il faut saluer l’engagement des communes et de Rennes Métropole qui pour la première fois s’engagent financièrement dans un projet ferroviaire. On regrettera cependant que cet engagement pallie aux carences de l’État et de la SNCF. Les travaux promis devraient se faire entre 2019 et 2020, mais on sent l’État et la SNCF encore prêts à revenir sur leurs promesses.
Cette ligne est utile et nécessaire à tous les territoires qu’elle irrigue. Elle atténue considérablement la congestion qui frappe Rennes. Elle doit également permettre, à terme, de créer une liaison Rennes-Nantes rapide par la suppression du « mur » en gare de Chateaubriant.
Au moment où Rennes Métropole organise son grand événement sur les mobilités de demain, à quelques jours de la mobilisation des cheminots pour l’avenir du service public ferroviaire, nous voulons rappeler que le transport ferroviaire est un mode de déplacement d’avenir, doté de forts atouts écologiques et sociaux.
Nous voulons affirmer notre soutien aux usagers engagés pour la sauvegarde de cette ligne, réunis au sein de l’association ACRRET. Nous appelons l’ensemble des parties prenantes, État, SNCF, collectivités à tenir leurs engagements en faveur de la ligne Rennes-Chateaubriant et des territoires qui en dépendent.
—
Morvan Le Gentil, Gaëlle Rougier et Matthieu Theurier, pour les élu-e-s écologistes de la Ville de Rennes et Rennes Métropole
Ana Sohier, pour l’Union démocratique bretonne