[Conseil municipal du 26 juin 2017]
Rennes n’est pas épargnée par la paupérisation qui touche l’ensemble de notre pays. Mais il n’y a aucune fatalité. Le Pacte rennais d’insertion va dans le bon sens car il consolide des actions qui ont fait leurs preuves. Mais en matière de lutte contre le chômage et la pauvreté, nous sommes encore loin d’avoir tout essayé. Territoires Zéro Chômage, reconnaissance du bénévolat, « coopératives de territoire »… il nous faut aussi sans cesse innover et expérimenter de nouvelles actions pour répondre concrètement à celles et ceux qui en ont besoin.
Conseiller municipal Co-président du groupe écologiste |
Intervention de Matthieu THEURIER au nom du groupe écologiste
Rennes n’est pas épargnée par la paupérisation qui touche l’ensemble de notre pays. Hausse du taux de chômage, augmentation du nombre d’allocataires CAF, forte augmentation de la demande de logement social… depuis plus de dix ans maintenant les signes de l’augmentation de la pauvreté sont bien là. Le profil des personnes en situation de grande précarité se diversifie. Les jeunes, les parents isolés, les travailleurs pauvres sont plus fortement touchés. Si le tableau est morose, il n’y a aucune fatalité. Et en matière de lutte contre le chômage et la pauvreté on est bien loin d’avoir tout essayé. Il nous faut évidemment consolider un certain nombre de dispositifs existants et qui ont fait leur preuve. Il nous faut aussi sans cesse innover et expérimenter de nouvelles actions pour apporter des réponses concrètes à celles et ceux qui en ont besoin. C’est le sens du nouveau Pacte Rennais d’Insertion dont nous approuvons pleinement les orientations.
C’est pourquoi Rennes et sa métropole soutiennent de longue date les entreprises d’insertion du territoire. C’est pourquoi aussi nous avions été parmi les premiers à expérimenter puis généraliser la clause sociale dans nos marchés publics. Via les achats de la Ville et de la Métropole nous avons généré plus de 300 000 heures de travail en 2016 au profit de personnes éloignées de l’emploi et qui peuvent ainsi reprendre une activité professionnelle. Malheureusement, et si l’insertion par l’activité économique est essentielle, nous voyons aujourd’hui les limites des dispositifs en œuvre. Tout d’abord parce que le nombre de postes en insertion stagne à l’échelle du Département du fait du désengagement de l’État. Ensuite parce que pour certaines personnes, souvent au chômage de longue durée, reprendre d’emblée un contrat de travail de 24 heures par semaine est parfois une marche trop haute à franchir. Ainsi, pour des personnes en situation de vulnérabilité, il est parfois nécessaire de permettre un retour progressif à l’emploi. Ainsi, la création d’entreprise et le bénévolat sont aussi d’excellents moyens de reprendre lien avec le monde du travail. Pourtant, ils ont jusque là été assez négligés par les politiques d’insertion. Il est de notre rôle de trouver des formes innovantes pour les développer. Le développement des “jobs” à l’heure ou à la demi-journée pour les personnes en errance avec la mise en œuvre de l’action TAPAJ (Travail Alternatif Payé À la Journée ) est ainsi une très bonne chose. Tout comme l’expérimentation d’un parcours d’engagement bénévole ou encore la création d’une coopérative de territoire à Maurepas dès la rentrée 2017 qui doit permettre à des personnes éloignées de l’emploi de tester une création d’activité sur une période de plusieurs mois. Autant de dispositifs nouveaux qui doivent nous permettre de mieux accompagner la diversité des personnes touchées par la pauvreté et de mieux appréhender la spécificité de leur parcours.
Il s’agit d’un projet initié par ATD Quart-Monde qui a pour ambition d’embaucher, en CDI, des chômeurs de longue durée (au moins un an) dans une entreprise dont les activités sont d’intérêt général, le tout via un fonds financé par la réaffectation des aides sociales liées au chômage. Il est expérimenté aujourd’hui en Pays de Redon. Nous souhaitons que Rennes se porte candidate pour expérimenter à son tour, sur un quartier, ce dispositif. |