Intervention de Matthieu THEURIER au nom du groupe écologiste
Les écologistes se félicitent que les habitants de Rennes se mobilisent pour défendre la place de l’arbre en ville. Le débat autour de l’aménagement de l’avenue janvier est le prolongement de la consultation Rennes 2030 où la demande d’une plus grande présence de la nature en ville s’était exprimée fortement.
Nous le rappelons depuis de nombreuses années : le centre-ville de Rennes est trop minéral.
L’exemple du parking Vilaine, reliquat d’un autre temps, de l’Esplanade Charles de Gaulle, ou encore récemment de l’aménagement raté des abords de la cité Paul Ricœur en sont quelques exemples.
C’est pourquoi, depuis 2014, les écologistes travaillent avec la majorité municipale à donner une plus grande part à la végétation en centre-ville de Rennes. C’est le cas avec le futur aménagement de la rue Jules Ferry dont nous parlerons tout à l’heure, des nouveaux aménagements issus du budget participatif place Hoche, de la piétionnisation de la place Saint-Germain, de l’arrivée des jardins flottants sur la Vilaine ou encore la nouvelle gare qui sera recouverte d’une promenade végétale pour ne citer que ces exemples.
Le projet de nouvel aménagement de l’avenue Janvier s’inscrit dans cette continuité. Il a d’abord pour objectif de réduire la circulation automobile en y permettant à l’avenir seulement l’accès des riverains.
L’avenue qui est aujourd’hui une quatre voies avec deux linéaires de stationnement deviendrait ainsi une double voie bus, avec des pistes cyclables et des trottoirs très élargis qui feront la part belle aux piétons, aux terrasses et à la végétation. Un projet qui va bien dans le sens d’une ville plus écologique et à dimension plus humaine.
Et c’est pourquoi nous travaillons pour que cet aménagement se fasse au plus vite.
Il n’a évidemment pour nous jamais été question d’un abattage massif de tous les arbres de l’avenue Janvier. Avec le nouvel aménagement, il est bien sûr possible que certains arbres actuels soient abattus, pour autant les chiffres de 85 arbres abattus, ou même de 50, annoncés par Ouest France et relayés par certains citoyens sont une pure interprétation car rien à ce stade n’a encore été défini.
Lors du dernier conseil municipal, nous avons simplement voté une délibération technique qui renvoie la responsabilité de l’aménagement à Rennes Métropole puisque la loi attribue désormais formellement la compétence voirie aux Métropoles. À l’occasion de cette délibération, les grandes lignes du projet ont été annoncées. Elles visent bien à rendre l’avenue plus apaisée et végétale qu’elle ne l’est aujourd’hui mais ne constituent en rien un projet définitif.
La place de l’arbre et de la nature est une question d’autant plus importante qu’elle permet le rafraîchissement de la ville.
En effet, les surfaces minérales font augmenter artificiellement les températures en milieu urbain par rapport aux milieux ruraux. Ce phénomène appelé Ilot de Chaleur Urbain peut provoquer des augmentations de 7°C de la température en centre-ville par rapport à la campagne lors des périodes de canicule comme celle que nous venons de connaître. Le réchauffement climatique est bien engagé, nous le subissons désormais chaque année et les périodes de forte chaleur comme celle que nous venons de connaître vont continuer à se multiplier avec des conséquences importantes au plan sanitaire notamment. Il est donc essentiel de penser la Ville au regard de ces nouveaux évènements. Ce travail est engagé avec le permis de végétaliser ou encore l’élaboration d’un coefficient de végétalisation pour toute nouvelle construction.
Il nous faut aussi mieux préserver la place de l’arbre en ville et savoir mieux résister aux demandes d’abattage de certains riverains. Trop souvent, ces demandes émanent des copropriétaires seuls, sans que les locataires et les autres usagers de l’espace public soient consultés. Il nous faut revoir nos méthodes de concertation pour permettre à toutes les parties prenantes de l’espace public de pouvoir y participer.
Pour végétaliser la ville, et au-delà des mesures que je viens d’énoncer, nos principales marges de manœuvres reposent sur la reconquête de l’espace occupé aujourd’hui par la voiture afin de le rendre aux piétons, aux cyclistes et à la végétation.
Et c’est bien là le sens premier du réaménagement de l’avenue Janvier qui va de pair avec la piétonnisation de plusieurs places de notre ville.
Pour végétaliser la ville et préserver la biodiversité il nous faut aussi une végétation variée. De simples alignement d’arbres issus des conceptions urbaines du passé, il nous faut aujourd’hui associer l’arbre à des végétations basses. Car c’est la multiplication des strates de végétation qui permet la diversité biologique. C’est là aussi le sens du réaménagement de l’avenue Janvier qui doit permettre d’amener une végétation plus basse au pied des arbres, là où circulent aujourd’hui des automobiles.
Concernant l’avenue Janvier, le temps de la concertation avec les Rennais s’ouvre désormais comme cela était prévu. La question des arbres y aura évidemment toute sa place. De nombreux riverains demandent leur abattage, d’autres souhaitent les préserver intégralement, des compromis devront donc être trouvés. Les écologistes seront entièrement mobilisés afin que le nouvel aménagement puisse se faire dans le dialogue et la construction commune.
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