Intervention de Laurent HAMON au nom du groupe écologiste
Cette année, pour la première fois à Rennes, nous avons expérimenté l’usage des gobelets réutilisables lors de la Fête de la musique avec pour objectif de réduire au maximum le volume de déchets plastiques qui jonchent les rues de notre centre-ville après chaque grand événement. Si tout n’a pas été parfait, cette première opération est un succès. Le volume de déchets a baissé de façon notoire et a permis d’affirmer l’envie et la capacité des bars, des habitants, des services de la Ville de travailler de façon innovante et volontaire à la protection de notre environnement. La présence sur notre territoire d’un prestataire spécialisé, acteur de l’économie sociale et solidaire dans ce domaine facilite de plus l’adhésion de tous. Il est clair aujourd’hui que nous disposons désormais de tous les ingrédients pour faire disparaître rapidement l’usage de vaisselles plastiques sur la voie publique et ce avant même l’obligation légale qui est prévue pour 2020.
Plus généralement, nous avons la possibilité de travailler concrètement avec les commerçants du centre-ville à la mise en œuvre de mesures fortes en faveur de l’environnement et du développement durable.
Les commerçants et habitants sont de plus en plus nombreux à le souhaiter.
Nous avons voté en janvier 2016 le Plan d’action du Commerce centre-ville de Rennes afin de favoriser le développement d’un commerce de proximité qui répond aux besoins quotidiens des habitants, participe à l’équilibre économique du territoire et au lien social.
Cependant, nous avions aussi souligné l’absence dans ce plan d’action d’une ambition forte d’impliquer les commerçants de notre centre-ville dans le développement durable notamment sur la gestion des déchets, l’économie circulaire, l’énergie et les transports.
Monsieur Hervé, vous nous aviez alors précisé que ces points seraient discutés avec le Carré Rennais dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action commerce et du renouvellement de la convention entre le Carré Rennais et la Ville de Rennes.
Force est de constater qu’il n’en est rien, le développement durable est bien encore le grand absent de cette convention.
Il n’est pas non plus question des consommations d’énergie : l’éclairage des locaux commerciaux – y compris la nuit et alors que la loi l’interdit désormais – tout comme les terrasses chauffées sur lesquelles il faudra engager un vrai débat avec les commerçants et sûrement, au sein de cette majorité. Il nous faut également aller vers plus d’économie circulaire, autour de la gestion des invendus sur les marchés par exemple.
Concernant la mobilité, la convention proposée va même à l’encontre du combat quotidien que nous, élus rennais, menons contre la pollution de l’air. L’accès facilité des commerces du centre-ville par la voiture y est en effet toujours indiqué comme un objectif à atteindre, en contradiction avec nos objectifs de réduire drastiquement la place de la voiture en ville.
De même, il est évoqué la question d’un « chantier numérique ». Au vu de l’actualité récente qui a vu le Carré Rennais s’illustrer de façon surprenante avec son projet de captation de données des Rennais-e-s, il apparaît important d’indiquer plus clairement les attendus et les objectifs poursuivis. Oui, le numérique a toute sa place, mais autour de valeurs partagées comme par exemple le respect des libertés individuelles, la transition énergétique, les nouveaux modes de consommation…
Pour toutes ces raisons, le groupe écologiste ne votera pas cette nouvelle convention entre la Ville de Rennes et le Carré Rennais.
De la même façon, et parce que nous ne voyons aucune avancée concrète en matière d’écologie dans le travail avec le Carré Rennais, nous ne voterons pas les subventions envers cette association cette année. Nous souhaitons qu’un travail constructif s’engage enfin, afin de pouvoir voter pour la prochaine fois.
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