Intervention de Valérie Faucheux au nom du groupe écologiste
Au travers des deux délibérations successives qui nous sont présentées ce soir, c’est l’implication des associations et des services de la Ville en matière de lutte contre les discriminations qui est mise en avant. Si les réussites à l’échelle locale sont évidentes, elles ne peuvent cependant pas occulter une réalité bien plus sombre. Il y a le sexisme qui méprise et blesse en silence avant d’éclater au grand jour, comme nous le rappelle l’actualité nationale avec l’affaire Baupin. Il y a l’homophobie qui tue en pleine lumière avec une violence innommable comme à Orlando. Ces événements nous rappellent à chaque instant que le racisme, l’homophobie, la transphobie et le sexisme produisent des violences physiques, sociales et psychologiques. Le patriarcat et les discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle, insultent, excluent et tuent chaque jour.
Parce qu’ils et elles portent haut et fort ces luttes, les militantes et militants de ces associations, ne peuvent souffrir le moindre renoncement et le disent parfois avec le verbe qui peut déplaire.
Comment accepter que les manifestants contre le mariage pour tous arpentent nos rues avec leurs slogans délétères alors que la marche des fiertés a été rejetée de l’hyper-centre ?
Comment peut-on passer sous silence les méthodes de marketing sexistes et homophobes d’une sandwicherie alors que quatre jeunes féministes qui avaient décidé de les dénoncer se retrouvent en prison ? Comment comprendre l’incarcération de ces étudiants, sans antécédents judiciaires si ce n’est par l’état d’urgence, qui criminalise les militants ? Comment peut-on accepter cette enseigne ne soit pas inquiétée par les pouvoirs publics ?
Le contexte de tensions que notre ville connaît depuis quelques mois est alors apparu comme le prétexte à un retrait à l’égard des luttes contre les discriminations, celles dont sont victimes les femmes, les lesbiennes, les gays et les transexuel-le-s. Cette mise en retrait des valeurs d’égalité que la gauche a tradition de porter devient, par voie de conséquences, la caution à toutes les régressions.
Comme ces quatre jeunes, le groupe des élu-e-s écologistes estime inadmissible qu’une marque de restauration rapide utilise la violence sexuelle, au nom d’un prétendu humour de second degré, et ceci dans un but commercial.
Alors que chaque année, en France, 83 000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viol, que le harcèlement sexuel est répandu dans toutes les sphères de la société, Bagelstein entretient ainsi la culture du viol et minimise le caractère extrêmement grave et massif des violences faites aux femmes dans notre pays et dans le monde.
Plutôt que de dénoncer les méthodes d’expression des associations et de leurs membres, comme à Paris, les élu-e-s de notre ville auraient plus d’honneur à s’engager activement à leurs côtés. |