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Charlotte Marchandise-Franquet Ma vie d'élu·e Solidarités – Discriminations – Santé

[Ma vie d’élue] Réinventer la démocratie, cela passera aussi par réinventer le statut de l’élu

Le billet hebdomadaire de Charlotte, pour tout savoir de la semaine de votre adjointe Santé!

 

Mardi un temps de travail sur notre projet sur l’engagement citoyen autour de la qualité de l’air avec les capteurs (qui sera présenté au Conseil Municipal du 23 mai), suivi d’une réunion autour de la Charte de la vie nocturne.
Puis départ pour Nancy où je vais travailler trois jours en tant que formatrice indépendante (sur les inégalités sociales de santé).

 

L’occasion de parler à nouveau du statut de l’élu en France

où 80% des politiques cumulent des mandats : un record mondial. Au niveau local, les indemnités ne sont pas toujours très élevées (ça dépend des mandats et des villes), une partie est reversée au parti politique et il n’y a pas les avantages importants du niveau national.
Au sein du groupe écolo on ne cumule pas, (et on n’a pas d’avantages en nature (pas de place à l’opéra ou au foot ;-))  donc chacun se débrouille avec son statut et sa délégation face à un statut à durée déterminée (heureusement) mais sans chômage à la fin.

3 options :

1/ Arrêter de travailler

  • Ok si les indemnités suffisent à ton niveau de vie ou si as un-e conjoint-e qui assure financièrement
  • Et à la fin de ton mandat tu reviens sur le marché du travail avec un trou de 6 ans dans ta carrière, 6 ans de plus en âge (plus avoir été dans la politique n’est pas une recommandation dans le privé)

Si tu ne retrouves pas de travail tu peux

  • essayer de rentrer dans la fonction publique par les concours (mais on se mord la queue sur la sur-représentation des fonctionnaires)
  • faire une carrière politique dans les cabinets politiques
  • tout faire pour être réélu, ce qui amène au cumul des mandats dans le temps qui est l’autre problème du cumul, et à des politiques qui ne connaissent pas le monde du travail, les entretiens d’embauche, la subordination salariale etc. Cela pousse aussi à la course à l’élection.

 

2/ Continuer à travailler

  • en aménageant les horaires, ce qui est plus facile pour les fonctionnaires, qui sont donc entre 30% et 55% des élus selon les institutions, mais pas si simple, surtout pour les conseillers municipaux sans délégation
    >> ce qui te fait aménager aussi ton mandat (par exemple tu n’es jamais aux réunions des lundi et mardi), ceci dit pour certains ça marche bien et faut le dire aussi 😉
    >> ou sans les aménager (mais alors tu n’es pas du tout aux réunions) et pour comprendre les dossiers c’est le soir et le week-end (le cas des élus d’opposition)

 

  • en travaillant comme indépendant avec des contrats (pas toujours), et cela implique d’aller travailler si possible en dehors de ta ville pour ne pas cumuler des casquettes, et donc… louper par exemple les assemblées générales et les conseils d’écoles auxquels tu représentes la ville.

 

3/ Entrer en politique une fois que tu es retraité !

Tout cela contribue au fait que globalement, ouvriers, employés, artisans, commerçants sont très peu représentés parmi les élus. Bref, réinventer la démocratie, cela passera aussi par réinventer le statut de l’élu !

 

Et puis samedi, en tant que présidente (bénévole) du Réseau des villes-santé de l’OMS, je vais animer une heure de débat citoyen au théâtre des Déchargeurs à Paris à propos du livre Notre santé dans l’arène politique mondiale. Quel sens, quel lien, quelle complémentarité entre politiques mondialisées et action locale ? en présence des deux auteurs : Yves Charpak et Marc Danzon.
Une belle occasion de sortir la tête du quotidien pour penser global et agir local !