Intervention de Charlotte Marchandise
La Charte de la vie nocturne qu’a présentée Hubert Chardonnet est une belle avancée et nous souhaitions remercier tous ceux qui ont travaillé pour aboutir à sa présentation en conseil municipal aujourd’hui.
Le travail mené s’est basé sur l’existant et sur l’évaluation de ce qui a fonctionné – ou pas – ces dernières années, donnant un socle de réflexion pour une nouvelle approche, cohérente avec le projet de démocratie locale qu’est la Fabrique Citoyenne. Il s’est aussi basé sur la recherche scientifique en matière de santé publique pour la partie prévention.
Ainsi inscrite dans une continuité et dans la réalité locale, cette charte n’est pas une fin mais bien un point d’étape. Dès 2014, nous avons entamé un processus de co-construction en interne, entre services et élu-e-s, et nous avons eu un premier point d’accord essentiel : nous nous sommes donné le temps. Le temps de réunir les acteurs, de permettre l’inter-connaissance, l’écoute, et d’avoir des débats, souvent contradictoires.
En effet, face à la gestion d’intérêts particuliers, il n’y a pas d’autre solution que celle du dialogue et de la recherche de solutions consensuelles, et c’est là la grande force de cette charte.
Les habitant-e-s se sont mobilisé-e-s, tout comme les acteurs de la nuit et de la culture, ceux de l’urgence et du soin, ceux de la prévention et de l’éducation, et bien sûr les parents et les jeunes.
Ces débats essentiels ont permis à chacun de comprendre mieux la réalité de l’autre, dans un espace dédié. C’est ainsi que le Conseil de la Nuit permettra de poursuivre ce dialogue de façon régulière.
Une autre force de ces débats, c’est de tendre vers des espaces partagés. Partagés entre ceux qui dorment, ceux qui travaillent et ceux qui font la fête, mais pour aller plus loin, vers des espaces de fête toutes générations confondues.
Car la fête ne doit pas être synonyme d’entre-soi, de consommation d’alcool et autres conduites à risque, et ce quel que soit l’âge, mais bien de détente, de lien social et de rencontres.
C’est aussi pour cela que nous allons continuer nos actions de prévention à travers la médiation par les pairs de Nozambule et de UniCité en soirée, et aussi en amont, en prévention avec les universités et les acteurs des festivals, en construction d’outils de prévention faits par et avec les jeunes dès le lycée ou le collège, pour qu’ils soient les ambassadeurs de messages qu’ils se sont pleinement appropriés.
Nos actions se construisent même encore plus tôt, dans le travail avec les écoles avec notre service santé-enfance et nos actions santé périscolaires, et dans le lien avec l’Éducation Nationale, notamment au sein du Contrat Local de Santé, car c’est dès l’enfance que se construisent les compétences qui permettent de prendre soin de soi, de prendre soin des autres et de prendre soin de son environnement au sens large. |