Le rêve d’Abraham Poincheval, l’artiste invité par notre centre d’art contemporain La Criée est de marcher sur les nuages. Il nous l’avait dit lors de l’exposition collective organisée par Ariane Michel et Sophie Kaplan dans nos murs. Il nous l’a répété en dehors, sur la place Honoré Commeurec juste en face.
La performance artistique d’Abraham Poincheval qui a eu lieu à Rennes mi-février s’inscrivait au sein de la saison « Fendre les flots » de La Criée, en partenariat avec les Tombées de la nuit.
Le mât sur lequel il passa une semaine était haut de douze mètres, d’une fière immobilité mais aussi d’une frêle constitution vu d’en bas. Comme la hune d’un navire, il prit les vents, les frimas de l’hiver, vibra aux mouvements des jours et aux silences, ou pas, de la nuit.
Abraham prit de la hauteur, mais non pour nous regarder de haut, bien davantage pour nous interroger sur la voie que nous traçons.
Notre monde urbain est agité, nous vouons un culte à la vitesse. Mais avons-nous un cap dans nos agitations frénétiques ? Savons-nous éviter lespirates ? Ou peut-être en sommes-nous nous-mêmes ?
Durant une semaine, nous avons retenu notre souffle, nous nous sommes inquiété-e-s… un peu, nous nous sommes questionné-e-s… beaucoup.
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