| Conseil municipal du 1er décembre 2025Intervention portée par Catherine Phalippou au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°70 : Mme Boukhenoufa F. Administration générale – Dénominations de voies, d’espaces et d’équipements (CCSVAI 41) |
Madame la Maire, mes chers collègues,
Qu’il me soit permis, à l’occasion de cette dernière délibération du mandat en matière d’odonymie, de dire un mot de l’action du comité de pilotage dédié.
Durant les deux derniers mandats, ce comité de pilotage a débattu de façon constructive et fait différentes propositions en matière de dénomination d’espaces et de bâtiments publics.
J’en profite pour remercier Flavie Boukhenoufa, ainsi que les autres contributrices et contributeurs : je pense aux membres du comité de pilotage, aux collègues dans et hors de la majorité, aux habitantes et habitants, et aux agentes et agents des services qui nous ont accompagné(e) dans notre action.
Nous avons eu à cœur de rendre visibles celles et ceux qui restent massivement et injustement invisibles : les femmes, notamment les femmes racisées et les personnes appartenant à des minorités sexuelles ou de genre.
Nous avons agi avec volontarisme durant ce mandat afin de répondre à cette écrasante statistique : en 2020, moins de 12,8% des dénominations personnelles de notre ville étaient féminines.
Nous avons fortement progressé, en faisant le choix de ne nommer que 24 fois en faveur des hommes contre 82 en faveur des femmes.
Certes, nous partions de loin, mais aujourd’hui encore, l’égalité est loin d’être atteinte. Force est de reconnaître que nous vidons la mer avec une petite cuillère.
La principale difficulté que nous constatons est due paradoxalement à notre politique volontariste de renouvellement urbain : notre ville se construit et se rebâtit sur elle-même. Par conséquent, peu de rues, voies, ou places ne s’ouvrent à la dénomination. Pas plus d’une petite centaine d’occasions nous ont été offertes sur les six ans. Nous avons bel et bien agi pour nous rapprocher du 20% de noms attribués à des femmes à Rennes. Nous atteignons le chiffre de 18,6%.
Nous avons attribué des noms de femmes et de personnes issues de minorités sexuelles ou de genre à 14 rues, 5 squares, 3 groupes scolaires, 2 places, à la maison des femmes, 1 rond-point, 1 rambla, 1 halle sportive, 1 salle polyvalente, 1 salle d’exposition, ainsi qu’1 pont et 1 passerelle. Mais nous avons aussi dû investir des chemins, des jardins, des allées ou des promenades.
Parce que nous sommes attachés au patrimoine et au matrimoine rennais, et que nous voulons continuer à aller dans le sens de notre objectif, nous pourrions visibiliser encore davantage de femmes et de minorités engagées dans l’histoire de Rennes.
Pour cela, au nom du groupe des écologistes, nous pensons qu’il faut être plus ambitieux car à ce rythme, il nous faudra presque un demi-siècle pour arriver à la parité. Il nous faut donc envisager de nouvelles solutions, par exemple la possibilité de débaptiser des boulevards et des rues. Loin de nous l’intention de gommer la mémoire, car nous pourrions cibler en priorité des noms communs, comme des plantes par exemple. Il s’agit de s’inscrire dans un dialogue constant entre le passé et le présent, en rendant hommage à des figures et personnalités longtemps effacées et oubliées mais importantes dans notre histoire.
Par ailleurs, nous pourrions aussi envisager le découpage de certains boulevards qui ont davantage la morphologie de rues, ce qui permettrait aussi de nouvelles dénominations. Nous savons que ce n’est pas simple, mais c’est une piste à investir. Ces débaptisations et nouvelles dénominations pourraient s’inscrire dans un grand plan à long terme.
Je vous remercie.
– Seul le prononcé fait foi –
