Conseil municipal du 22 Septembre 2025 – Intervention portée par Lucile Koch au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération – N° 38 – Mme Letourneux G. : Interventions sociales et santé – Autres interventions sociales – Provision Égalité femmes-hommes – Troisième attribution de subventions 2025 (CCSVAI 15) |
Madame la Maire, mes chers collègues,
A la fin des années 30, l’étudiante en médecine, Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, découvre l’horreur des avortements pratiqués dans la clandestinité, sans anesthésie. Cette situation la conduit à créer l’association Maternité heureuse en 1956, qui deviendra le Planning familial. Depuis 70 ans, ce mouvement agit pour défendre et garantir le droit à l’avortement, à la contraception, à l’éducation à la sexualité. Il lutte contre les violences et discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle.
Il y a 10 ans, l’extrême-droite, à travers la voix de Marion Maréchal Le Pen, appelait à mettre un terme aux subventions du Planning familial. Aujourd’hui, alors que l’offensive réactionnaire et ultra-conservatrice contamine les assemblées ainsi qu’une partie croissante de la droite et du centre, plus de neuf associations du réseau du Planning ont récemment subi des coupes sans précédent de leurs subventions.
C’est une présidente Horizons des Pays de la Loire qui a tout simplement supprimé la subvention au Planning dans sa région. C’est une présidente LR qui a baissé de 20% les subventions au Planning dans le département de la Drôme et qui a fermé sept centres de santé sexuelle. C’est un président UDI qui baisse de 10% le montant des subventions au Planning dans le département du Loiret.
Les contraintes budgétaires de ces collectivités sont utilisées pour prendre des décisions idéologiques contre les femmes et les minorités sexuelles et de genre, comme nous en avons déjà parlé lors de notre intervention sur le plan de lutte contre les discriminations. Derrière ces baisses drastiques, c’est la santé de milliers de personnes qui est menacée, c’est la diminution ou l’arrêt de nombreuses actions de prévention, d’écoute et d’information sur les sujets de sexualité, de violences et de discriminations.
Pourtant, les besoins d’accompagnement augmentent face à la libération de la parole sur les discriminations et les violences. Pourtant, les infections sexuellement transmissibles (IST) connaissent une explosion inquiétante. Pourtant, alors qu’on fête cette année les 50 ans de la Loi Weil, l’accès à l’avortement est toujours plus remis en question, malgré son inscription dans la constitution. Quel pire moment pour priver de moyens des associations qui ont l’expertise et les outils pour répondre à ces problématiques.
Le Planning familial n’est pas la seule association concernée : plus de 70% des associations féministes voient leur santé financière dégradée par rapport à 2024, majoritairement à cause des baisses de subventions. Cela représente plus de 6 Millions d’euros de perte pour les associations qui accompagnent les femmes victimes de violences. Alors que ce sont les hommes qui violent, qui battent, qui tuent… pourquoi punit-on les associations qui accompagnent les femmes?
A Rennes, nous sommes fier.es de continuer à soutenir le Planning familial et d’autres associations pour que continue de progresser la culture de l’égalité, de l’accès aux droits et de l’émancipation de toutes et tous. Nous appelons également à se mobiliser les 27 et 28 Septembre prochain, pour le droit à la contraception et à l’avortement, ainsi que le 11 Octobre à l’appel du secteur associatif.
– Seul le prononcé fait foi –