| Conseil municipal du 30 Juin 2025 – Intervention portée par Laurent Hamon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération N° 84 – M. Brossard L. : Administration générale – Restauration durable – Plan Alimentaire Durable – Charte partenariale du projet carte alimentation durable |
Mes chèr·es collègues,
En 2024, un enfant sur cinq déclare ne pas manger trois repas par jour. Face à l’inflation et à l’augmentation du coût de la vie, l’alimentation est souvent la variable d’ajustement du budget des ménages, notamment des plus modestes et des plus précaires.
L’accès à des produits de qualité, locaux et biologiques est souvent perçu comme un luxe. En 2020, une enquête TMO révèle que dans notre Métropole, près de 8 habitants sur 10 déclarent avoir une envie forte de faire évoluer leurs habitudes alimentaires, mais près d’1 sur 3 manquent d’argent pour le faire. Dans le même temps, les bénéficiaires de l’aide alimentaire n’ont en général pas le choix des produits.
Pourtant, une mauvaise alimentation peut avoir des impacts graves sur la santé des personnes. Plusieurs études ont chiffré à plusieurs dizaines de milliards d’euros le coût d’une alimentation malsaine en termes de santé publique. Par ailleurs, les agriculteurs biologiques peinent à trouver des débouchés pour leur production.
Pour toutes ces raisons, nous accueillons positivement le lancement en 2026, à Rennes, dans l’esprit de la sécurité sociale de l’alimentation, d’une expérimentation de carte alimentaire durable pour les personnes les plus précaires dans les quartiers sud de Rennes. C’était une proposition portée par les écologistes et nous nous réjouissons de sa mise en œuvre.
En donnant le choix des produits, la carte alimentaire permettra de redonner à des dizaines de familles en difficulté du pouvoir d’agir et de choisir une alimentation saine. La mise en place d’ateliers de cuisine permettra également d’embarquer les habitant·tes vers de nouvelles manières de cuisiner et de consommer.
Aux côtés de mesures fortes comme l’augmentation des produits bio dans la restauration collective, notamment scolaire ou encore la distribution de paniers bio aux femmes enceintes, cette nouvelle expérimentation de carte alimentaire durable vient consolider notre politique de lutte contre les inégalités sociales et alimentaires. A l’avenir, il nous faudra continuer à bien évaluer les impacts de ces innovations : c’est la clef pour en garantir la pérennisation et le changement d’échelle. Gardons à l’esprit que l’enjeu du financement est bien évidemment prépondérant.
En tant que ville inclusive, solidaire et innovante en matière d’alimentation et de démocratie participative, nous formulons une proposition ce soir : pourquoi ne pas imaginer accueillir les prochaines Assises territoriales de la transition agro-écologique et de l’alimentation durable à Rennes, afin de contribuer à un plaidoyer fort en faveur de la justice sociale et alimentaire ?
Je vous remercie.