Les élu·e·s écologistes et citoyens de Rennes Métropole sont pleinement convaincus de la nécessité d’une sortie planifiée à la fois des énergies fossiles et du nucléaire. La Métropole rennaise est en situation de forte dépendance énergétique : nous ne produisons qu’environ 6% de l’énergie électrique que nous consommons. Comme plus de deux tiers des français selon un récent sondage IFOP, nous considérons qu’il est urgent d’accélérer la production d’énergies renouvelables, afin de renforcer notre autonomie énergétique. Avec une prévision de production de 27 GWh par an, le projet éolien à Acigné s’inscrit en cohérence avec la trajectoire de notre Plan Climat Air Energie Territorial qui vise 350 Gwh d’ici 2030.
Il nous semble essentiel d’associer les habitant·e·s dans les projets développés, afin de dépasser les réticences de voisinage souvent constatées, en favorisant l’intérêt général. Les éoliennes ne constituent pas des impacts visuels significatifs menaçant le cadre de vie. Selon le récent sondage IFOP, 94% des riverains vivant à proximité immédiate de sites d’énergies renouvelables y sont favorables.
Le projet éolien « Les Ailes du Chevré » a précisément fait l’objet d’un co-portage citoyen. Le choix de son site relève d’une étude technique objective : il s’agit d’un des rares sites sur le territoire de la Métropole susceptible d’accueillir des éoliennes.
Toutefois, le déploiement de projets d’énergies renouvelables ne doit pas s’effectuer au détriment de la préservation de la biodiversité et des terres agricoles. Pour le projet éolien d’Acigné, si les impacts sur les chiroptères avaient bien été identifiés, avec des mesures d’évitement prévues et présentées en amont de l’enquête publique, la présence d’une espèce protégée n’avait pas été prise en compte. Nous prenons acte de la présence du seul couple en Bretagne de balbuzards pêcheurs, à proximité de l’emplacement prévu des éoliennes. Le couple se reproduit avec succès chaque année. Quasiment disparu en France, le balbuzard pêcheur a fait sa réapparition dans les années 1980 et bénéficie maintenant d’une protection totale sur l’ensemble du territoire. Puisque la présence d’une espèce protégée, considérée comme “vulnérable” dans la liste rouge de l’UICN, est confirmée, les élus écologistes et citoyens considèrent qu’en l’état, le projet ne peut se faire et doit être revu.
Valérie Faucheux et Morvan Le Gentil, Coprésident·e·s des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s de Rennes Métropole