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« Nuit du Bien Commun » à Rennes : non à l’instrumentalisation de la solidarité au profit de l’extrême-droite 

Conseil municipal du 2 décembre 2024
Intervention portée par Laurent HAMON au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération N° 55 – M. Le Bougeant D. : Action économique – Tourisme – Société Publique Locale Destination Rennes – Rapport des représentants de la Ville de Rennes pour l’année 2023 (CCSVAI 21)

Mes chers collègues, il y a une semaine, s’est déroulé à Rennes un événement appelé “La Nuit du Bien Commun”. Cette seconde édition rennaise a permis de lever des fonds au profit d’une dizaine d’associations. Sous couvert d’un “gala de charité” en faveur de la solidarité, les porteurs de cet événement ont un projet tout autre : financer des structures dont une grande partie d’entre elles sont en lien direct avec les milieux identitaires ou catholiques intégristes, notamment anti-avortement et homophobes. 

Entendons-nous bien : les écologistes sont évidemment favorables aux actions de solidarité, mais nous ne sommes pas naïfs. Nous refusons l’instrumentalisation du bien commun au profit de l’extrême-droite et de ses satellites. 

L’un des trois fondateurs de cet événement est Pierre-Édouard Stérin, un milliardaire exilé fiscal, à l’initiative notamment du plan Périclès. Ce plan vise à promouvoir une alliance entre l’extrême droite et la droite libérale-conservatrice, notamment par la conquête de plusieurs centaines de mairies aux élections de 2026. Il porte trois objectifs principaux : « la victoire idéologique, la victoire électorale et la victoire politique ».

Soyons clair : les “Nuits du Bien commun” sont un élément clef de cette bataille culturelle et idéologique qui se joue contre nos principes républicains fondamentaux d’égalité et de fraternité. C’est ainsi que parmi les associations financées, on trouve  : 

  • l’Institut Libre de Journalisme, qui a pour projet d’installer dans l’ensemble des médias des « journalistes » acquis à la droite la plus radicale ;
  • SOS Calvaire, qui rassemble lors de ses événements des militants ultranationalistes, identitaires et néo-nazis ; rien que ça
  • L’association “Je révise avec toi”, qui diffuse des vidéos d’histoires révisionnistes à destination des enfants
  • Et plusieurs initiatives en lien avec des personnalités qui remettent ouvertement en cause le droit à l’IVG.

Et je m’arrête là : il y en a encore pleins d’autres.

Cette soirée, et si je vous en parle ce soir, c’est qu’elle s’est déroulée au sein du Couvent des Jacobins, équipement, comme vous le savez, géré par la SPL Destination Rennes dont la Métropole a la responsabilité. Alors, je ne vous le cache pas, qu’un tel événement puisse se dérouler dans l’un de nos équipements publics nous interroge. Nous souhaiterions que dès à présent s’engage une réflexion collective soit engagée sur ce sujet. 

La mobilisation contre l’extrême-droite doit être de tous les instants. Pierre Edouard Stérin porte un projet éminemment culturel et politique. Chers collègues, sa tentative de s’introduire aux éditions Bayard voilà une semaine, par la nomination de son bras droit au poste de directeur stratégique, fait partie de sa stratégie. Nous pouvons remarquer, parce que nous avons eu l’information aujourd’hui même, que grâce à la mobilisation des salariés du groupe Bayard et les nombreuses alertes en France ont permis de faire avorter cette nomination. 

Cela montre l’importance de continuer à se mobiliser : acteurs associatifs, syndicaux, partis républicains, élus locaux, ensemble soyons vigilants face à l’infiltration des réseaux ultra-conservateurs dans tous les pans de notre société et endiguons leur développement. Nous devons faire front, collectivement, pour empêcher l’expression d’idées antirépublicaines, racistes, qui attaquent les droits des femmes et des personnes LGBT. Des idées qui pour bon nombre d’entre elles ne sont pas des opinions, mais bien des expressions punies par la loi. 

Nous ne devons pas fermer les yeux face à leurs stratégies, ne baissons pas notre garde et restons mobilisés pour ne jamais les laisser passer.

– Seul le prononcé fait foi –