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Trafic de drogues : Rennes renforce la prévention auprès des jeunes

Conseil municipal du 14 octobre 2024 ·Intervention portée par Laurent Hamon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°1 : L. Briero – Convention Ville- Préfecture-Mildeca pour le déploiement d’une démarche de prévention des entrées dans les trafics à Rennes (LIMIT’s) (CVQCS 01)

Madame la Maire, mes chers collègues,

Nous sommes heureux que la Ville de Rennes figure parmi les villes retenues dans le cadre de cet appel à projets lancé par l’État, visant à prévenir l’entrée des jeunes dans les trafics de stupéfiants. Notre groupe se réjouit de cette reconnaissance et d’une meilleure prise en compte de cette problématique au niveau local.

Il est, en effet, essentiel de mettre en place des actions de prévention pour protéger les jeunes des dangers et des dérives liés aux trafics de drogues, qui non seulement compromettent leur avenir, mais fragilisent aussi le tissu social et la sécurité des quartiers.

Si nous reconnaissons qu’il est toujours bon de bénéficier d’un tel plan opérationnel et financé, nous déplorons en revanche de devoir systématiquement répondre à des appels à projets, plutôt que d’avoir des conventions pluriannuelles ou une véritable autonomie fiscale.

Ce mode de financement crée une instabilité pour les collectivités et les associations, les obligeant à passer du temps à faire des démarches administratives interminables, souvent avec des moyens limités et une visibilité à court terme.

Ce manque de pérennité complique la mise en place de projets de fond, pourtant si nécessaires pour mener des actions durables et efficaces. Pour les écologistes, il est urgent de repenser ces mécanismes de soutien pour garantir aux acteurs locaux les ressources et l’autonomie nécessaires à une action préventive cohérente et continue.

Par ailleurs, nous saluons le travail de collaboration réalisé par les différents partenaires associatifs et institutionnels. La coproduction des fiches actions s’est déroulée dans une logique de concertation qui nous est chère. Cette démarche permet de garantir un diagnostic partagé et de concevoir des solutions parfaitement adaptées aux réalités locales.

Nous ne reviendrons pas sur les diverses actions déjà exposées par notre collègue Lénaïc Briéro, mais nous tenons, tout de même, à souligner la pertinence et la cohérence de cette série de mesures, ainsi que leur impact positif sur le terrain.

  • Les professionnels travaillant auprès des jeunes (enseignants, éducateurs, travailleurs sociaux) sont en première ligne pour détecter les signaux de vulnérabilité. Pourtant, ils manquent parfois des compétences nécessaires pour intervenir efficacement. Investir dans leur formation est donc essentiel pour mieux prévenir le recrutement des jeunes dans des activités illégales et criminelles.
  • Les établissements scolaires situés près des points de deal, représentent un terrain propice au recrutement des jeunes par des trafiquants. Sensibiliser les élèves aux risques des trafics et les former à résister aux pressions externes est une mesure cruciale.
  • Les jeunes suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ou l’Aide sociale à l’enfance sont particulièrement vulnérables, en raison de leur parcours difficile. Les trafiquants en font des cibles privilégiées. Une prévention adaptée à leurs besoins spécifiques leur offre des alternatives positives, diminuant ainsi leur attirance pour ces activités illégales et dangereuses.
  • Impliquer les jeunes dans l’élaboration des messages de prévention permet de rendre ces campagnes plus pertinentes et percutantes. Cela favorise leur adhésion et sensibilise à l’impact des trafics, encourageant un sentiment de responsabilité.
  • L’étude des profils et des motivations des jeunes interpellés pour des infractions liées aux stupéfiants est cruciale pour ajuster les politiques publiques. Prolonger cette étude permet de mieux comprendre les tendances et d’adapter les actions de prévention en fonction des réalités du terrain.
  • Les consommateurs de drogues, souvent marginalisés, n’accèdent pas spontanément aux services de santé. Renforcer les moyens d’intervention sur le terrain permet de les toucher directement, réduit les risques sanitaires et les nuisances pour les communautés locales.

Enfin, la création d’un poste de chargé de prévention au sein de l’association Liberté Couleurs, dont nous saluons le précieux travail, constitue un atout majeur. Cela renforcera notre capacité à coordonner et amplifier nos actions préventives.

En conclusion, nous tenons à remercier :

  • les services pour leur détermination à faire avancer cette démarche essentielle.
  • les partenaires associatifs et institutionnels dont les services de l’Etat, qui ont contribué à la coproduction des fiches actions et qui pourront contribuer à leur mise en œuvre
  • et, évidemment, les jeunes eux-mêmes, dont les voix sont essentielles pour construire des solutions adaptées à leurs réalités.

Je vous remercie,