Conseil municipal du 24 juin 2024 – Rapporteur : Mme Zamord P. – Délibération n° 74 : Administration générale – Vœu concernant la situation humanitaire et les crimes en Palestine et la réponse de la France et de l’Union européenne face aux violations des droits humains par le gouvernement israélien – Vœu proposé par le groupe Écologiste et citoyen et soutenu par les groupes Socialiste, démocrate, citoyen, Parti radical, Génération-s, Communiste (CRess 24)
Le Conseil municipal de Rennes dénonce fermement la situation humanitaire catastrophique en Palestine, soulignée par la Cour internationale de justice qui insiste sur le risque de génocide à l’encontre du peuple palestinien.
Comme de nombreux Rennais·es mobilisé·e·s depuis plusieurs mois, le Conseil municipal de Rennes apporte sa pleine solidarité au peuple de Gaza. À l’horreur de l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre dernier, faisant plus de 1 200 morts, 7 500 blessés et 252 otages, le gouvernement israélien répond en retour par un massacre aveugle des Palestinien·ne·s de Gaza au mépris du droit international.
À Gaza, la crise humanitaire atteint des proportions insoutenables avec près de 2 millions de personnes déplacées depuis plus de 8 mois. Plus de 36 000 personnes, dont 70 % de femmes et d’enfants, ont été tuées, et plus de 80 000 ont été blessées.
Des dizaines de milliers de Gazaouis sont porté·e·s disparu·e·s, tandis que les survivants vivent sous des bombardements continus, en proie à une famine organisée et sans accès aux soins médicaux essentiels.
La destruction systématique de Gaza, visant habitations, infrastructures et services publics, rend la vie impossible pour les Palestinien·ne·s et les pousse à l’exode.
En Cisjordanie, la violence, la colonisation et les répressions ont atteint un niveau alarmant. Depuis le 7 octobre, on dénombre 10 000 arrestations et 500 assassinats, avec des agressions continues contre les camps de réfugié·e·s et une accélération des implantations israéliennes illégales.
Le Conseil municipal de Rennes déplore la paralysie de la France et de la communauté internationale face aux violations des droits humains par le gouvernement israélien. Les réactions faibles et les mesures insuffisantes ne permettent pas de répondre à l’anéantissement de l’enclave palestinienne. Le Conseil municipal de Rennes, résolument engagé contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination, rappelle avec force que rien ne saurait justifier les paroles et les actes antisémites, qu’il condamne avec la plus grande détermination.
Dans ce contexte, le Conseil municipal demande au gouvernement français d’agir auprès du gouvernement israélien et dans les instances européennes et internationales pour :
- un cessez-le-feu total et permanent, l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire, des enquêteurs de la Cour pénale internationale et de la presse.
- la libération immédiate et sans conditions des otages par l’organisation terroriste du Hamas.
- la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine par la France et l’Union européenne comme l’ont fait 143 pays dans le monde dans la perspective d’une solution à deux États, du respect du droit international et donc aux frontières de 1967.
- pour arrêter la guerre : l’arrêt des accords de coopération y compris militaires avec Israël avec l’application d’un embargo sur la livraison des armes et la mise en place de sanctions.
- le respect des décisions de la Cour internationale de justice et la participation aux enquêtes de la Cour pénale internationale.
- le soutien aux droits des Palestiniens, y compris leur droit à l’autodétermination et au retour des réfugiés.
- qu’Israël lève immédiatement son blocus de la bande de Gaza.
- l’arrêt immédiat de la colonisation, de la violence et des répressions en Cisjordanie.
Dans une délibération séparée, pour attester de sa solidarité avec les populations victimes et réaffirmer une paix juste et durable, le Conseil municipal de Rennes propose l’attribution d’une aide exceptionnelle à Cités Unies France (CUF) pour soutenir la protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie.
Il est proposé au Conseil :
– d’adopter ce vœu concernant la situation humanitaire et les crimes en Palestine et la réponse de la France et de l’Union européenne face aux violations des droits humains par le gouvernement israélien.