Nous profitons de cette délibération pour souligner quelques enjeux qui nous paraissent essentiels dans le site stratégique de la porte du Bois de Soeuvre, en vue du futur projet d’aménagement global de la zone.
Par sa situation géographique à cheval entre Rennes, Vern et Chantepie, ce secteur inséré entre le Bois de Soeuvre et la rocade est est effectivement stratégique. Mais il est le fruit d’un urbanisme commercial par couches successives au nord et d’activités artisanales implantées sur la Hallerais au sud. Cet assemblage hybride et hétéroclite où les activités se sont développées sans souci de cohérence d’ensemble lui donne un aspect éparpillé. La construction de logements et l’implantation de nouvelles activités, dont une nécessaire déchetterie de nouvelle génération, permettront de donner un nouveau visage à cette zone, d’y insuffler davantage de quotidienneté et d’en diversifier les usages : résidentiels, récréatifs, économiques… tout en préservant ses fonctions agricoles et son patrimoine naturel. Le premier enjeu est là : dans la perspective de la zéro artificialisation nette, nous ne pouvons construire logements, bureaux et infrastructures sans avoir comme cap la sobriété foncière. Il s’agira donc de densifier les activités en les regroupant, en mutualisant certains espaces, en prévoyant des constructions étagées (y compris pour les usages économiques et pas seulement pour les habitations), en réduisant au strict nécessaire les surfaces imperméables de stationnement. Le projet pourra être démonstrateur de notre ambition politique pour ce type d’aménagement en périphérie de ville : créer des espaces agréables, multifonctionnels, denses, sobres en surfaces occupées et en ressources utilisées.
Avec la venue de nouveaux habitant·e·s et de nouveaux usager·e·s se posera forcément la question des mobilités. Pour le moment, la voirie existante a presque uniquement été conçue pour la voiture. Pour ne pas répéter les erreurs du passé, bien illustrées par une des prochaines délibérations sur Coteaux de l’Ille entre Rennes et Saint-Grégoire, il nous faudra au contraire mailler la zone avec des traversées piétonnes, des voies cyclables, et des lignes de transport en commun. Cette réflexion globale sur les mobilités actives et collectives est d’autant plus indispensable que les liaisons entre Chantepie et Rennes sont aujourd’hui souvent saturées en heure de pointe. Le nouveau maillage devra également permettre de mieux raccorder ces nouveaux quartiers ouest de Chantepie (notamment le secteur des Loges/Logettes) au centre-bourg. La ligne de bus n° 13 en site propre et le réseau vélo le long des loges vont dans ce sens, en offrant des alternatives à la voiture individuelle pour celles et ceux qui viendront y habiter ou y travailler.
Enfin, les futurs aménagements seront l’opportunité de sanctuariser et de valoriser les abords du ruisseau du Blosne, ses prairies humides et bocagères, qui doivent rester des espaces naturels ou agricoles. Ils forment en effet un précieux corridor de biodiversité qui raccorde les Hautes Ourmes à la Poterie et le Bois de Soeuvre à l’est. Plusieurs obstacles de taille se dressent cependant sur son chemin, notamment la rocade et la D173. Des traversées spécifiques pour les espèces de mammifères et d’amphibiens notamment seront à prévoir. Mais c’est aussi l’occasion de permettre aux métropolitains, en particulier aux habitant·e·s du Blosne, du sud-est de Rennes, de Vern et de Chantepie, d’accéder plus facilement à ce patrimoine naturel, en en faisant un lieu de promenade, d’usages sportifs ou récréatifs dans un cadre préservé.
En conclusion, les élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s avec attention et intérêt les résultats des études lancées et les prochaines étapes du futur projet d’aménagement sur cette zone stratégique pour la métropole.
– Seul le prononcé fait foi –