Avec cette délibération et celle qui aura trait au Palais du Commerce, le secteur de la République va faire peau neuve, et nous pouvons nous en réjouir.
Nous en réjouir, car le cœur de notre ville va pouvoir retrouver bientôt son artère historique : la Vilaine. Libérée de sa chape de béton, elle circulera de nouveau à l’air libre, pour le plaisir des Rennaises et des Rennais, mais aussi des visiteurs·ses et touristes. C’est un tournant majeur en termes d’aménagement pour notre ville, proposé par le jury citoyen et acté par le conseil municipal en janvier dernier.
Nous faisons donc le choix, sur la Place de la République et aux abords du Palais du Commerce, d’un grand cœur de ville apaisé. Un espace public que les habitantes et habitants veulent se réapproprier en l’ouvrant à tous les usager·e·s, sans logique commerciale, comme l’a préconisé le jury citoyen. Des animations socioculturelles gratuites, des gradins pour faire une pause fraîcheur, une promenade ombragée et des passerelles pour enjamber le fleuve, une scénographie lumineuse… autant d’éléments qui transforment un lieu de transit où l’on ne fait que passer à un lieu de vie qui attire, où l’on peut se poser. Un espace qui laisse toute sa place aux déplacements à pied et à vélo. Et enfin, un espace végétalisé et respirable, qui adapte le cœur de ville aux défis climatiques des décennies à venir, notamment en contrant les effets d’îlot de chaleur.
Le Palais du Commerce aura toute sa place dans ce paysage renouvelé, grâce notamment au dialogue constructif avec les Architectes des Bâtiments de France. Nous souhaitons que de nouvelles activités innovantes, socialement responsables et exemplaires sur le plan environnemental y voient le jour. Le Comité d’enseigne veillera notamment au bon équilibre de ces activités et à leur diversité. En tant qu’écologistes, nous sommes particulièrement attachés à ce que les entreprises de l’Économie Sociale et des commerces indépendants puissent y trouver leur place.
Évidemment, nous entendons les craintes exprimées par certain·e·s, et notamment les commerçantes et commerçants, sur l’accessibilité du centre-ville et la diminution de la place laissée à la voiture. Nous le réaffirmons ici : la suppression du parking Vilaine ne se fera ni contre eux ni contre leur chiffre d’affaires. La synthèse du CEREMA, bureau d’études public rattaché au Ministère de la Transition écologique, qui compile les études de déplacement menées dans les grandes villes françaises, est très claire : deux tiers des client·e·s des petits et moyens commerces viennent à pied, contre moins d’un quart en voiture. Dans l’hypercentre, seul un client·e sur dix vient en voiture. De plus, les client·e·s venu·e·s à pied ou en transports ont en moyenne un panier plus élevé, et sont plus fidèles à leurs commerces que les automobilistes. Pour celles et ceux qui sont contraints d’utiliser leur voiture, il faut rappeler que 9 parkings desservent le centre-ville de Rennes, soit 6 200 places. Une navette de transport en commun permettra dès 2022 à celles et ceux qui ont des difficultés à marcher de cheminer dans notre centre-ville. Un travail pour améliorer le jalonnement depuis les entrées de ville est aussi en cours afin de mieux orienter les visiteurs·ses. Il faut ajouter enfin à cela l’ouverture prochaine de la seconde ligne de métro. Avec nos deux lignes de métro ce sont aussi plus de 4 000 places de stationnement voiture qui seront disponibles dans les parkings relais.
À terme, La République, les quais et le Palais du Commerce seront donc démonstrateurs de l’identité et des ambitions rennaises. Celle d’une ville ouverte et accueillante, apaisée et chaleureuse, durable et respirable. Celle d’un cœur de cité qui héberge des activités responsables et innovantes, en phase avec les défis contemporains et à venir.
– Seul le prononcé fait foi –