Conseil municipal du 22 Septembre 2025 – Intervention de Politique Générale portée par Laurent Hamon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s |
Madame la Maire, mes chers collègues,
Vagues de chaleur, alerte sécheresse, et hier encore, record de pluies dans les Côtes-d’Armor : pour la troisième année consécutive, la Bretagne n’aura pas été épargnée par le dérèglement climatique. L’été 2025 aura été le troisième été le plus chaud jamais enregistré en France, avec un incendie qualifié de “hors norme” dans l’Aude. La réalité de l’effondrement climatique n’aura jamais été aussi tangible, au moment même où le silence médiatique et politique est de plus en plus assourdissant sur le sujet.
Pire que le silence, il y a l’inaction. Pire que l’inaction, il y a les retours en arrière. En 6 mois, c’est près de 43 reculs environnementaux : suspension puis rabotage de Ma prime rénov’, soutien aux modes d’élevages industriels, coupes des aides sur les véhicules électriques et le vélo, suppression des ZFE ou encore reprise des travaux pour l’A69. Ces reculs ont souvent été initiés par l’extrême droite ou la droite, à l’origine d’une grande contre offensive à l’échelle nationale et européenne sur les sujets environnementaux. Les macronistes et leurs alliés ne sont pas en reste en ayant soutenu plusieurs de ces mesures régressives.
L’impact croissant du dérèglement climatique sur l’économie devrait pourtant attirer l’attention de ceux qui se targuent de relever l’économie française et d’investir pour préserver la compétitivité de la France à l’échelle internationale. Selon une étude de la Banque centrale européenne, les vagues de chaleur de l’été 2025 ont coûté plus de 10 milliards d’euros à la France. Et ce chiffre pourrait tripler d’ici 2029, avec des impacts durables sur l’économie. Selon la Banque de France, un statu quo des politiques menées face au dérèglement climatique conduira à une perte de plus de 11 points de PIB d’ici 2050. La Cour des comptes vient de rappeler dans un récent rapport que le coût de la transition écologique sera toujours moindre que le coût de l’inaction. Lorsqu’on gouverne la France, ne pas prendre en compte ces données macroéconomiques sur le climat est totalement irresponsable.
D’autant que la plupart des sondages révèlent que les Françaises et les Français sont majoritairement préoccupés par le climat et attendent des actions à la hauteur de l’enjeu. Il est temps de ne plus se laisser confisquer le débat public.
Cet été, 2 millions de personnes ont réussi à remettre à l’agenda un sujet de santé environnementale en signant la pétition contre la loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction d’un pesticide tueur d’abeilles et potentiellement cancérigène. Cette mobilisation massive montre, s’il fallait encore le prouver, que les sujets environnementaux ne sont pas éloignés des préoccupations de la population.
En cette rentrée marquée plus que jamais par l’instabilité politique, les mobilisations sociales d’ampleur expriment une colère forte et légitime. Lutte contre l’austérité et les inégalités, défense des services publics, déni de démocratie : ces revendications sont soutenues et partagées par les écologistes. Mais à première vue, les revendications environnementales sont timides voire parfois inexistantes.
Pourtant, l’écologie a bien des réponses à apporter pour vivre mieux comme la rénovation des logements qui génère des économies d’énergie et des économies tout court pour les ménages ; le développement des transports en commun qui permet de moins dépendre de la voiture et de son coût individuel élevé ; une meilleure accessibilité des produits bio et locaux pour les plus modestes. Et je pourrais prendre beaucoup d’autres exemples.
Il faut également davantage mettre en avant les politiques sociales menées par les écologistes en responsabilité, comme c’est le cas à Rennes : tarification sociale des transports en commun et des cantines scolaires, lutte contre le non recours aux droits sociaux ou encore carte alimentaire durable.
S’il n’y a pas de transition écologique sans justice sociale, il n’y a pas non plus de justice sociale sans transition écologique. Nous le savons toutes et tous ici, le dérèglement climatique impactera bien plus fortement les plus pauvres. Et l’écologie que nous proposons, c’est celle qui répond et répare les injustices et qui vise à réduire les inégalités.
Afin d’être à la hauteur du défi climatique, ce n’est pas l’austérité qu’il faut choisir, mais bien l’investissement dans la transition écologique. Et pour celà, il faut de la justice fiscale en faisant contribuer les plus riches, dont l’impact sur le climat est bien supérieur à la moyenne.
A rebours de toutes les critiques les plus incongrues entendues contre la taxe Zucman, nous en défendons l’application rapide. Franchement, en instaurant un impôt plancher de 2% sur les patrimoines de plus de 100 Millions, elle viendra seulement équilibrer l’effort fiscal des ultra riches avec le reste de la population. N’en déplaise au Medef, qui a menacé d’une mobilisation des grands patrons si les impôts des grandes entreprises étaient augmentés. Ces menaces sont tout à fait intolérables car elles masquent la réalité sociale du pays : un taux de pauvreté et des inégalités qui n’ont jamais été aussi élevés depuis 30 ans.
Alors cher.e.s collègues, nous appelons à rejoindre les différentes mobilisations, notamment celle du 28 septembre prochain qui sont organisées partout en France, pour montrer qu’il n’y aura pas de justice sociale sans écologie.
En tant qu’élu.e.s écologistes et citoyens, nous continuerons de faire tout ce qui est en notre pouvoir à Rennes pour mettre en œuvre notre projet écologiste qui répond aux injustices sociales.
– Seul le prononcé fait foi –