Conseil municipal du 22 septembre 2025 – Intervention portée par Laurent Hamon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération N° 51 – M. Travers D. : Aménagement et services urbains, environnement – Politique de la ville – Provision cofinancement postes adultes relais – Conventions – Première attribution de subventions 2025 (CSCS5) |
Madame la Maire, chers collègues,
Au nom des élu·es écologistes et citoyen·ne·s, je souhaite tout d’abord saluer le travail des associations La Cohue et Langophonies. Leur action quotidienne dans les quartiers populaires de Rennes est précieuse.
Les postes adultes-relais, dont ces deux associations bénéficient, sont un outil essentiel de la Politique de la ville. Ce sont des emplois associatifs qui servent à améliorer le lien social dans les quartiers, à renforcer les relations entre les habitants et les services publics, et à soutenir les associations qui font vivre ces quartiers.
L’un des principaux métiers soutenus par ces postes est celui de médiateur. Ils jouent un rôle majeur, que ce soit dans les écoles, dans l’espace public, dans le champ social, ou encore dans l’insertion et l’emploi. Ils jouent également un rôle dans le continuum de la sécurité. Mais au-delà de la médiation, les besoins sont multiples : animation jeunesse, lutte contre l’isolement, accès aux droits, santé… autant de missions indispensables pour renforcer le lien social et l’égalité dans notre ville.
Nous voulons aussi saluer l’action des éducateurs spécialisés de “SEA 35 – Le Relais”, que l’on appelle plus communément “éducateurs de rue”. Même s’ils ne sont pas financés par les postes adultes-relais, leur présence, leur écoute, leur accompagnement patient sont absolument essentiels pour les jeunes et leur familles.
Tous ces moyens humains sur le terrain, au plus près des habitants, sont vitaux. Ils constituent un lien vivant entre les citoyens et les institutions, dans des quartiers qui, rappelons-le, ont historiquement été discriminés en recevant moins de moyens de l’État. C’est justement pour compenser ces inégalités que la Politique de la ville existe : pour rétablir l’égalité et la justice sociale.
Or, si la Ville de Rennes a toujours été au rendez-vous du cofinancement, nous constatons trop souvent un désengagement de l’État. Concernant les postes adultes-relais, ce dont on parle dans cette délibération, nous avons échappé de peu à la suppression de plusieurs postes. Cette incertitude fragilise les associations et les équipes de terrain.
Mais, mes chers collègues, au-delà des adultes-relais, nous constatons que d’autres dispositifs souffrent déjà de ce désengagement. Je pense par exemple à des postes d’éducateurs spécialisés dont le co-financement de l’État n’a pas été renouvelé.
Au vu du contexte national et des coupes budgétaires annoncées, nous exprimons ici notre vive inquiétude. Notre Ville ne peut pas assumer à elle seule le poids des suppressions de postes induites par les décisions budgétaires gouvernementales.
Nous appelons donc solennellement l’État à ne pas sacrifier une politique aussi essentielle que la Politique de la ville. Car si cette politique recule, ce sont les habitants, le lien social et les services publics de proximité qui en pâtiront.
– Seul le prononcé fait foi –