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Le bâtiment 78 à la Janais, une pépinière industrielle au service de la transition écologique

Conseil métropolitain du 19 Juin 2025 – Intervention portée par Morvan Le Gentil au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s
sur la délibération n°1 : Développement économique – Bâtiment 78 – Poursuite de l’aménagement – Travaux de réhabilitation – Phase 2 – Avant-Projet Définitif

Madame la Présidente, mes chers collègues, 

A l’occasion de l’approbation de cet Avant-Projet définitif de la seconde phase de restructuration du Bâtiment 78, nous nous félicitons de cet investissement exemplaire par notre collectivité, au service de la transition écologique de l’industrie. Une nouvelle page industrielle de notre territoire va, nous l’espérons, s’écrire dans ce bâtiment qui se veut totem.

Depuis le départ, les élu·e·s écologistes et citoyens ont toujours soutenu l’acquisition par la Métropole, aux côtés du département et de la Région, de ce foncier industriel sur la Janais, d’autant plus exceptionnel dans un contexte de raréfaction du foncier et de l’objectif du zéro artificialisation nette d’ici à 2050. Nous avons également soutenu la réhabilitation du Bâtiment 78 pour en faire une pépinière visant à accueillir des jeunes entreprises industrielles. Il s’agit de répondre à leurs besoins de test et de développement via des plateformes d’innovation et des services dédiés, au sein d’un bâtiment qui vise à favoriser aussi la mutualisation et les synergies industrielles. 

La collectivité investit plus de 21 millions d’euros dans cet espace de 25 000 m² – une surface plus grande que les Champs Libres. Sa réhabilitation est exemplaire : réemploi des matériaux existants, recours aux matériaux biosourcés, végétalisation ou encore récupération des eaux de pluie pour les sanitaires et les espaces verts. Présents à l’inauguration, nous sommes ravis de voir que ce bâtiment prend son envol et remplit progressivement ses surfaces actuelles avec des entreprises prometteuses, à l’instar de Sweetch energy, spécialisée dans l’énergie osmotique ou du pôle de compétitivité ID4Mobility sur les mobilités durables.

Nous notons que la moitié des surfaces n’ont encore pas trouvé d’occupant, mais il nous semble important d’éviter l’écueil d’une stratégie guidée seulement par les opportunités économiques : nous continuons à plaider pour une critérisation claire et cohérente avec notre cap écologique et social. Pour les écologistes, le bâtiment 78 doit accueillir en priorité des projets qui s’inscrivent dans les mobilités durables et l’éco-construction, ces priorités définies collectivement dans le projet du Pôle d’Excellence Industrielle de la Janais. Nous ne voyons pas d’obstacles à ce que des projets s’inscrivent également dans d’autres filières stratégiques de la transition écologique comme les énergies renouvelables ou l’économie circulaire. Nous nous interrogeons davantage quant à la place de la robotique, qui a récemment émergé comme un nouveau domaine de prospection. Ne doit-on pas avoir un regard “politique”, là encore critérisé, sur les projets en matière de robotique, qui n’ont pas tous les mêmes conséquences sur l’emploi et qui posent un certain nombre d’enjeux en termes de ressources, d’énergie voire d’éthique ?

De façon générale, il nous semblera important de pouvoir suivre et partager de façon régulière la grille de notation et les critères mobilisés dans le choix des entreprises et des projets accueillis, lors de points d’étape en commission de développement économique. Si les critères de viabilité industrielle, commerciale et financière sont évidemment importants, l’attention à la décarbonation des process industriels est insuffisante. Pour les biens et services produits par les entreprises que nous accueillons, sur nos fonciers, grâce à nos investissements publics, il nous faut intégrer un critère de cohérence avec les priorités de la transition écologique, dans le respect du cadre des limites planétaires. Imagine-t-on accueillir des entreprises qui voudraient par exemple tester leur ligne de production d’engrais chimiques ou d’un revêtement pour piscine individuelle, même sobres, même décarbonés, sans une interrogation sur la finalité de ces produits et leurs impacts ?

Pour conclure, les élu.e.s écologistes sont pleinement convaincus de la nécessaire réindustrialisation, pour peu qu’elle soit réellement au service de la transition écologique et de notre territoire. En ce sens, le bâtiment 78 apparait comme un formidable outil s’il est bien mis au service de cet objectif commun. Plus qu’un investissement immobilier, il demande un véritable pilotage industriel, au service d’une stratégie économique durable.

Il est l’occasion de changer de paradigme, de passer à une véritable approche par filières prioritaires, en structurant aussi l’action et l’accompagnement de notre collectivité dans ce sens.

– Seul le prononcé fait foi –