Conseil municipal du 19 mai 2025 – Intervention portée par Priscilla Zamord au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°33 : subventions pour des projets à caractère international |
Madame la Maire, mes chers collègues,
À l’occasion de cette délibération consacrée à des projets à dimension internationale, les élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s tiennent à évoquer la situation catastrophique en Palestine. Même si les éléments d’un génocide sont réunis, il est temps de dépasser les débats stériles pour se concentrer sur l’essentiel : sauver des vies. Les attaques terroristes perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023 ont marqué un tournant tragique, mais aujourd’hui, l’urgence absolue est de mettre fin aux massacres qui se déroulent sous nos yeux.
Depuis 19 mois, le gouvernement d’extrême droite et colonialiste israélien mène une politique totalement déshumanisante. Les chiffres sont accablants :
- Selon l’OMS, 2 millions de personnes sont affamées alors que des tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière. Un pas de plus vers une famine généralisée, résultant d’un siège total imposé depuis deux mois.
- À cause d’une destruction massive et aveugle, vendredi, on comptait encore 100 morts supplémentaires, aujourd’hui encore 52 morts sous les bombardements israéliens. Depuis le 7 octobre 2023, c’est plus de 52 000 morts (dont plus 15 600 enfants) et 120 000 blessés (dont plus 34 000 enfants) qui ont été recensés et près de 2 millions de personnes déplacées qui ont tout perdu.
Ce sont des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. Ils se caractérisent par l’indifférenciation entre civils et militaires, la destruction délibérée d’infrastructures vitales, des atteintes graves à l’environnement, et l’impossibilité d’acheminer une aide humanitaire impartiale. Depuis mars 2025, après une trêve rompue, les violences se sont intensifiées.
À Jérusalem-Est, les démolitions de maisons palestiniennes par bulldozer et la fermeture des écoles s’ajoutent à une annexion annoncée. En Israël, la répression contre les Palestiniens et leurs soutiens s’accentue.
La situation actuelle ne peut être comprise sans rappeler la Nakba de 1948, marquée par des expulsions, des massacres, des expropriations et des destructions. Depuis 77 ans, la colonisation de peuplement, les violations du droit international, l’apartheid, le nettoyage ethnique et la répression brutale perdurent.
La communauté internationale détourne le regard et reste passive face à la situation, ce qui revient à une forme de complicité. Le président français a récemment affirmé vouloir « participer à une dynamique collective » en faveur d’une reconnaissance d’Israël par « tous ceux qui défendent la Palestine ». Il a également condamné fermement les actions du gouvernement de Netanyahu, les qualifiant d’« inacceptables » et de « honte ». Si nous saluons ces déclarations, nous regrettons qu’elles interviennent trop tard et qu’elles soient trop nuancées. Le processus d’annexion des territoires palestiniens est déjà en cours sous l’impulsion de Netanyahu.
Nous réitérons notre appel à des mesures immédiates et concrètes de la part de la communauté internationale : un cessez-le-feu immédiat et permanent, ainsi que la levée complète du blocus pour permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire. Nous restons aussi pleinement engagés pour porter l’ensemble des demandes portées en faveur d’une paix juste et durable, telles qu’énoncées dans le vœu présenté par les élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s, adopté à l’unanimité par notre conseil municipal le 24 juin 2024.
Je vous remercie,
– Seul le prononcé fait foi –