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Conseil municipal Laurent Hamon Logement – Urbanisme

Les panneaux publicitaires en voie de disparition ?

Conseil municipal du lundi 24 mars 2025 – Intervention portée par Laurent Hamon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s
sur la délibération n°35: M. Sémeril S.  : Administration générale – Information – Communication – Mobiliers urbains publicitaires (hors abribus) sur le territoire de Rennes – Contrat de concession de service public

Madame la Maire, mes chers collègues,

La lutte contre les espaces publicitaires au sein de notre ville est un combat que nous menons depuis le début de ce mandat. À l’heure où les injonctions à  consommer s’invitent souvent de manière agressive ou intrusive dans tous les moments de notre vie – réseau sociaux, presse, télévision, espaces publics, nous pouvons nous féliciter du travail qui a été accompli à Rennes depuis la mise en place du Règlement local de Publicité Intercommunal. Sur la ville de Rennes, suite à l’adoption de ce règlement, ce n’est pas moins que 272 panneaux publicitaires qui doivent être supprimés. A la date où je vous parle, nous en avons très exactement démontés 264. Nous sommes donc à 97% de notre objectif. Nous libérons petit à petit la publicité de l’espace public.

Le nouveau contrat de concession de service public que nous votons ce soir est particulièrement important. Il doit effectivement permettre d’assurer nos orientations en matière de politique d’affichage, notamment sur le plan environnemental et éthique. 

Or, à la lecture du contrat, nous demeurons sceptiques quant à la capacité de l’entreprise JCDecaux, concessionnaire sélectionné, à répondre aux attentes des habitant·e·s mais aussi aux orientations de notre collectivité concernant l’affichage publicitaire.

Trois sujets nous préoccupent.

Le premier concerne le réemploi. Nous le savons : des panneaux sont amenés à être supprimés, d’autres à être réinstallés : qu’en est-il des objectifs de réemploi dans ce contrat de concession, car à sa lecture, aucune référence n’y est faite ? 

Le deuxième sujet concerne l’éthique de la publicité. Nous n’avons pas vu de dispositif, quel qu’il soit, pour mettre en place un dialogue entre les afficheurs, le concessionnaire et la collectivité pour voir des campagnes d’affichages plus conformes à nos orientations politiques : sobriété, lutte contre discriminations, santé publique, décarbonation … et je pourrais vous en citer pleins d’autres. A l’image du comité d’éthique mis en place à la Métropole.

Et troisième sujet, cher collègue, c’est celui du modèle économique de ce contrat. La redevance que la collectivité va percevoir de l’entreprise JC Decaux nous semble particulièrement importante : on pourrait s’en réjouir. Toutefois, nous doutons de sa capacité à atteindre l’objectif assigné avec le nombre de panneaux prévus sur le territoire. Nous voulons être clair : ce n’est pas au moment où nous démontons des panneaux que nous en réinstallerons ! 

Depuis le début du mandat, la suppression de panneaux publicitaires dont les écrans numériques est saluée par les habitants. Ce serait incompréhensible pour eux de voir revenir de nouveaux espaces publicitaires quels qu’ils soient. Nous continuerons de suivre avec attention l’application du RLPi, pour que notre ville poursuivre son apaisement, sa végétalisation, loin des injonctions à la consommation. 

– Seul le prononcé fait foi –