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Recul de l’État, crise politique et extrême-droite : défendons notre projet politique local pour l’écologie et la justice sociale

Conseil municipal du 2 décembre 2024 : Intervention de Politique Générale portée par Lucile Koch au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s 

Nous avons face à nous 3 menaces majeures

1- Face à nous, un désengagement croissant de l’Etat, des coupes budgétaires massives en prévision, un recul historique des services publics. 

2 -Face à nous, une crise politique marquée par une forte instabilité et une grande confusion générées par 7 années de Macronisme qui ont poussé à son paroxysme une défiance déjà bien installée entre citoyens et institutions politiques.
3 -Face à nous, une entreprise agressive de colonisation politique, idéologique et culturelle menée par l’extrême droite et ses mécènes, dans tous les champs de la société.  En se nourrissant des colères et des difficultés économiques, l’extrême droite vient attaquer de front nos fondamentaux républicains, nos acquis sociaux, nos valeurs de tolérance, de solidarité, d’égalité et de liberté. 

Face à ces trois vents contraires, nous, élu.e.s écologistes locaux, nous interrogeons : quelle stratégie devons-nous adopter pour poursuivre, pour défendre, pour continuer à porter notre projet politique local de transition écologique, sociale et démocratique dans notre ville ?

2400 : c’est le nombre de maires qui ont démissionné en France depuis Juin 2020. 57 000 : c’est le nombre de sièges de conseillers municipaux actuellement vacants. Les élus locaux subissent de façon croissante pressions, intimidations, insultes, et parfois même attaques physiques. Dans le contexte d’une société de plus en plus clivée, qui voit les crises se multiplier, les frustrations et le mécontentement débordent sur les responsables politiques les plus proches, qui dans le même temps ont de moins en moins les moyens d’agir. 

Pourtant, quand l’Etat coupe les vivres, nous, élu.e.s locaux écologistes, nous mettons tout en œuvre pour colmater les brèches de cet Etat qui se désengage sur les territoires et pour répondre aux attentes légitimes des habitants, notamment des plus fragiles, en matière de services publics

Quand l’Etat désinvestit les quartiers populaires et ne réfléchit qu’avec des lunettes ultra sécuritaires, nous cherchons à faire entendre les réalités et les urgences de ces habitants précaires qui font face quotidiennement aux discriminations et à la montée des violences engendrées par le narcotrafic. 

Quand l’Etat procrastine et prend des engagements climatiques timorés, nous, élu.e.s écologistes locaux, nous préparons notre ville à cette crise vertigineuse, en activant tous les leviers : sobriété, végétalisation ou encore développement des transports en commun et mobilités actives. Les inondations catastrophiques à Valence en Espagne ne donnent malheureusement qu’un petit aperçu de l’ampleur des dégâts matériels et humains dans le cas d’une crise climatique ni anticipée ni prise au sérieux. 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée. Avant la prochaine. Mais qui aurait pu prédire ? 

Et comme toujours, il suffit d’une crise politique ou financière pour remettre en cause les budgets durement acquis en faveur de la culture et des femmes. La décision de Christelle Morançais, présidente Horizons du Conseil régional des Pays de la Loire, d’amputer de 75% le budget culturel régional et de mettre fin aux subventions du Planning familial est honteuse et effrayante. Cette décision a tellement choqué, qu’elle a conduit certains fonctionnaires à sortir de leur neutralité et à tourner le dos physiquement à la Présidente lors de ces annonces. A rebours total des enjeux de démocratisation culturelle et de lutte contre violences sexistes et sexuelles. 

Ce sont bien ces enjeux sociaux et écologiques qui nous préoccupent en tant qu’élus locaux écologistes et qui guident notre action au quotidien. Mais quand l’Etat nous met des bâtons dans les roues, notre mission devient des plus périlleuses tant notre capacité à agir est mise en cause. 

Pourtant, nous n’avons pas à payer le prix des dérapages budgétaires dont les macronistes sont responsables. Après avoir accusé les collectivités territoriales du déficit public, Bruno Le Maire a nié sans sourciller toute responsabilité politique dans le dérapage budgétaire actuel, qu’il ose imputer aux dépenses sociales jugées excessives ou au travail jugé insuffisant dans notre pays. 

Les collectivités, quels que soient leur bord politique, ont une gestion saine et responsable de leur finance. Alors que les gouvernements anciens et actuels ne viennent pas nous donner de leçons de gestion budgétaire.

Nous, élus écologistes, quand nous investissons, ce n’est pas pour faire des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, c’est pour la transition écologique et la justice sociale.

Nous ne devrions pas passer autant de temps à attendre ou commenter les arbitrages budgétaires délétères d’un Etat qui organise sa propre impuissance. Les coupes budgétaires à venir vont obérer nos capacités à investir à moyen terme dans la transition écologique, dans les politiques sociales, culturelles et d’égalité, à un moment où les besoins sont criants. Mais ce soir, la chute du gouvernement Barnier, qui à trop vouloir contenter le RN, a fini par perdre la partie, rebat les cartes : espérons qu’une nouvelle donne politique plus favorable émergera. 

Pour pouvoir poursuivre notre projet politique local pour l’écologie et la justice sociale à Rennes, nous avons besoin de plus d’autonomie fiscale : la capacité à lever un impôt local et juste socialement. Cela permettrait de mieux piloter nos politiques publiques et à redonner du sens à la démocratie locale. 

– Seul le prononcé fait foi –