Communiqué du 3 septembre 2024
Depuis de trop longues années, de nombreuses communes rurales de Bretagne, mais aussi certains quartiers populaires de villes bretonnes, connaissent une désertification médicale qui provoque de fortes difficultés d’accès aux services de santé pour leurs habitants. En Ille-et-Vilaine, de nombreuses zones rurales sont en pénurie de médecins. Même constat dans certaines zones urbaines : par exemple, dans le quartier du Blosne à Rennes, on ne compte que 4,3 médecins pour 10 000 habitant.es, contre 12,9 en moyenne sur la ville de Rennes.
Cette situation a des conséquences graves en matière de santé publique. Elle remet aussi en cause l’égalité des citoyens dans l’accès aux services de santé et aux services publics en général. Pourtant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, préambule à la Constitution de la République Française, dispose que : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ».
Malheureusement, force est de constater que dans nombre de ces domaines, l’État n’est plus aujourd’hui au rendez-vous de ces obligations. En matière de services de santé, mais aussi d’hébergement d’urgence, d’accès au logement ou à l’alimentation, les élu·e·s locaux sont de plus en plus nombreux·ses à constater chaque jour les carences de l’État dans la mise en œuvre de ses obligations.
Face à cette situation inacceptable, 55 maires de communes des Côtes-d’Armor ont décidé d’agir. Ces derniers mois, ils ont successivement pris un arrêté pour enjoindre l’État à agir sur le sujet des services de santé dans le territoire. L’objectif était d’amener les services de l’Etat à réagir pour trouver ensemble des solutions constructives au service de la population. Après un silence assourdissant de la Préfecture, la seule réponse qui est venue de la part de l’Etat est une convocation de certain·e·s de ces maires devant le tribunal administratif de Rennes mardi prochain.
Cette réponse est particulièrement méprisante vis-à-vis d’élu·e·s locaux qui ne font que se battre pour la vie de leur territoire et de leurs habitants. Nous voulons ici leur apporter tout notre soutien. Nous demandons à l’État de mettre fin à sa procédure devant le Tribunal Administratif et de se mettre autour de la table avec les élu·e·s locaux pour travailler concrètement à la mise en œuvre des services de soin qu’il doit à la population sur toute la Bretagne.
- Damien Girard, Député du Morbihan
- Daniel Salmon, Sénateur d’Ille-et-Vilaine
- Valérie Faucheux et Morvan le Gentil, Co-président·e·s des élu·e·s écologistes de la Métropole de Rennes
- Marion Le Frène et Olwen Denes, Co-président·e·s du Groupe Écologiste Fédéraliste et Citoyen, CD 35