Comme chaque année, cette délibération nous pose plusieurs difficultés :
Tout d’abord, nous sommes attachés au repos dominical, cette journée doit être dédiée à nos loisirs, nos familles, nos ami·e·s. Nous avons besoin de jours fériés sans activités productives ou consommatrices pour simplement vivre et s’épanouir. Le travail est un moyen, mais non une fin. Ensuite, la délibération ne fait pas de différences entre les typologies de commerces. Elle profitera donc autant aux petits commerces qu’aux enseignes plus importantes ou encore pire aux concessions automobiles.
Nous ne voulons pas soutenir l’élargissement du travail du dimanche de façon durable et ne pouvons voter pour cette délibération. Nous ne voulons pas d’ouverture dominicale supplémentaire, mais nous avons évidemment conscience que la crise sanitaire et la concurrence du e-commerce ont mis à mal le commerce de détail.
Aussi, les élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s réaffirment leur volonté de réguler le développement des grandes surfaces commerciales pour ouvrir des dispositifs de soutien aux petits commerces, pour construire une ville apaisée qui profite aux commerces de proximité et pour déployer des outils de communication sur l’achat local. Il est nécessaire de favoriser durablement le commerce de proximité à Rennes tant du point de vue social qu’environnemental. Car ces mesures, nous en avons la conviction, feront des commerces de proximité des acteurs de la transition écologique. Nous le voyons dès à présent avec le Carré rennais qui intègre dans sa programmation des fêtes de fin d’année les enjeux écologiques.
La consommation effrénée récemment célébrée lors du « Black Friday » est l’un des symboles d’un système à bout de souffle ; ses conséquences en matière de consommation de ressources et d’émission de gaz à effet de serre sont désastreuses pour la planète. Rappelons que selon l’Ademe, la fabrication et le transport des produits textiles et électroniques représentent près du quart des émissions totales de gaz à effet de serre en France. Ces appels à la surconsommation, relayés à grand renfort de communication, profitent de plus largement à la grande distribution et aux plates-formes bien plus qu’au commerce local.
Pourtant, il existe une demande forte pour un commerce pleinement respectueux des enjeux environnementaux qui fait la part belle aux produits de qualité, aux produits locaux et au réemploi. Il existe une demande forte pour un commerce pleinement respectueux des enjeux sociaux, qui respecte les salarié·e·s, le droit au repos et le dimanche comme les jours fériés.
Les élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s agissent pour développer ce nouveau modèle commercial. Nous nous abstiendrons donc sur cette délibération.
– Seul le prononcé fait foi –