En France, les 50 % les plus pauvres émettent 5 à 6 tonnes de CO2 par an, quand les 10 % les plus riches sont autour de 20 à 25 tonnes. Parce qu’en moyenne ils consomment moins, se déplacent moins, se chauffent moins. Non par choix, mais parce qu’ils n’ont financièrement pas le choix. “L’abondance” qui toucherait, selon Emmanuel Macron, à sa fin, eux ne l’ont jamais connue.
Tout le monde ne contribue pas de la même façon au dérèglement climatique. En conséquence, les efforts doivent être équitablement répartis en fonction des moyens de chacun.e. Cette exigence de justice sociale doit nous guider dans les mesures que nous prenons pour surmonter la pénurie cet hiver, mais aussi dans toutes les actions de lutte contre le dérèglement climatique.
Premier levier : les mobilités (27 % de nos émissions de GES). La seconde ligne de métro et le redéploiement du réseau de bus doivent permettre à terme d’éviter plus de 50 000 trajets automobiles par jour. La tarification sociale des transports en commun permet au plus grand nombre de bénéficier de la gratuité ou de tarifs réduits et de disposer d’alternatives à la voiture.
Second levier, la réhabilitation des logements. La facture d’énergie représente 10% en moyenne du budget des ménages. Elle pèse plus sur les plus pauvres et augmente fortement. C’est pourquoi, nous avons pour objectif de rénover 6000 logements par an et réduire le coût de l’énergie pour les habitant.e.s. Pour amplifier la dynamique, il faut accentuer l’effort sur les copropriétés, en rendant progressivement obligatoire d’ici 2030 la rénovation globale des bâtiments les plus énergivores.
Troisième levier : produire localement une énergie verte. Notre énergie vient de loin. Son prix est déterminé par les grands bouleversements que connaît notre monde (comme la guerre en Ukraine) et la spéculation sur les marchés boursiers. Pour une énergie verte à prix maîtrisé il nous faut développer massivement la production d’énergie renouvelable sur le territoire. C’est ce que nous faisons avec le développement du chauffage urbain et des centrales solaires locales.
La nécessaire sobriété énergétique doit être organisée et juste socialement. Ces mesures de long-terme doivent être discutées et décidées avec les habitant.e.s. C’est pourquoi nous plaidons pour une Convention citoyenne métropolitaine pour le climat.
C’est de cette façon que nous ferons de la transition écologique un horizon désirable et bénéfique pour toutes et tous.