Fin 2020, nous avions jugé le dossier de Lafarge de remise en état du site Lillion Bougrières insuffisant, obligeant l’entreprise à revoir sa copie. Au bout d’un an et demi de dialogue parfois complexe, nous avons aujourd’hui une nouvelle version qui présente des avancées, mais qui souffre encore de plusieurs carences et de points à préciser. Nécessaire dépollution des sols, renforcement des berges, réduction des plantes invasives, cadre écologique des travaux… autant d’enjeux qui nous poussent à émettre cette fois un avis positif, assorti de réserves à lever. Je tiens ici à remercier les services de la collectivité pour leur remarquable travail d’analyse et le cadre de discussions exigeant qui a été mené avec Lafarge sur les 18 derniers mois.
Comme vous le savez, l’étang de Lillion constitue un maillon important de la vallée de la Vilaine, dans le prolongement de la Prévalaye et des étangs d’Apigné. Une fois les sols dépollués et restaurés, l’espace aura vocation à accueillir de nouveaux usages. L’enjeu est bien à la fois de protéger la vocation naturelle du site, et d’en faire un espace de découverte de la biodiversité pour les Rennaises et les Rennais. De nombreuses espèces d’oiseaux, de reptiles et d’insectes sont en effet présentes sur le site, et pourront reconquérir progressivement le secteur à la fin des travaux. La réouverture du site aux habitantes et habitants devra être pensée en cohérence avec cette reconquête par la biodiversité de terres fragilisées par des années d’exploitation, et qui en garderont les traces pendant de nombreuses années encore.
Par ailleurs, dans le contexte de sécheresse dramatique qui touche en ce moment même nombre de départements en France, il nous faudra porter une attention toute particulière à la sauvegarde de la ressource en eau potable. Les alertes du cabinet IDDEA sur une potentielle pollution des eaux souterraines aux hydrocarbures sont préoccupantes tant au niveau environnemental que sanitaire. Nous attendrons évidemment le résultat des analyses réalisées à l’issue des travaux de dépollution pour tirer les conclusions qui s’imposent. Quels qu’en soient les résultats, les nouveaux usages du site devront également prendre en compte cet impératif de sauvegarde de la qualité de la ressource en eau, car malheureusement, la situation que nous connaissons cette année va s’accentuer avec le dérèglement climatique.
– Seul le prononcé fait foi –