Pour ce dernier conseil municipal du mandat, nous avons rappelé que si nous voulons une ville vraiment écologique, si nous voulons être capables de faire face à l’urgence climatique, il nous faudra faire des choix, audacieux, et sans attendre.
« Madame la Maire, chers collègues,
Voici donc la dernière et courte intervention de nos groupes pour l’ultime conseil municipal de ce mandat. Nous achevons ce mandat avec reconnaissance pour les voix qui nous ont portés aux responsabilités dans cette enceinte et avec la satisfaction d’avoir fait avancer au sein de cette majorité, parfois en force, parfois en douceur, notre projet d’écologie politique pour la ville.
Cependant nous gardons à l’esprit l’immensité du travail qui reste à accomplir. Pour nous écologistes, il aurait été beaucoup plus confortable d’être élus il y a 30, 20, 10 ans, endossant ce rôle de lanceurs d’alerte face aux bouleversements climatiques, à l’état de la planète et du vivant. Nous aurions vécu la frustration, la colère face au déni et à l’immobilisme, mais nous aurions pu alors nous consoler par le travail militant et associatif, tout en nous disant que nous avions encore le temps d’agir et de réorienter l’action publique à grande échelle.
Aujourd’hui nous n’avons plus ce luxe. De sécheresses en incendies géants, de tempêtes en inondations, l’humanité est en train d’expérimenter partout les premiers effets palpables du réchauffement climatique. La France n’est pas épargnée bien-sûr avec les périodes estivales caniculaires que nous avons connues et cet hiver 2019-2020 qui est d’ores et déjà avéré comme le plus chaud depuis 1900, soit depuis que les mesures existent.
Car de choix, certains ne veulent surtout pas faire. Quand un gouvernement annonce la fin du plastique en 2040, c’est bien qu’en vérité, il ne veut pas s’attaquer à l’industrie plastique et pétrolière. Lorsqu’une collectivité comme la Région Bretagne annonce la fin des pesticides en 2040, c’est qu’en réalité, elle ne veut pas s’affronter à l’agro-industrie dont est issu d’ailleurs son Vice-Président à l’agriculture, ancien responsable local de la FNSEA.
2040 à l’échelle des processus de destruction de la biodiversité et de bouleversement climatique en cours, c’est une éternité.
La coopération, la solidarité entre territoires, entre villes et campagne, va être la condition de notre adaptation aux secousses qui s’annoncent.
Mais encore faut-il être cohérent et courageux.
Les élu.e.s de 2020 et les suivants auront donc une responsabilité historique. Ils devront porter des valeurs mais aussi être pragmatiques et ne pas détourner le regard. La prise de conscience des populations est massive, il serait impensable de rétrécir l’ambition de nos concitoyen.ne.s et de ne pas être à la hauteur des enjeux.
Si nous avons donc bien travaillé, il reste tant à faire et ce n’est pas ma collègue et amie Sylviane Rault – à qui je vais passer la parole – qui dira le contraire. Elle qui a œuvré avec détermination et constance pour les mobilités actives à Rennes et pour le développement du vélo, sait qu’il reste encore beaucoup à faire pour une politique cohérente. Je salue son travail au nom de notre groupe et lui cède la parole.
Je vous remercie »