Co-président du groupe écologiste à la Ville de Rennes
Vice-président de Rennes Métropole en charge de l’ESS et des écoactivités |
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Intervention de Matthieu THEURIER au nom du groupe écologiste et citoyen
Nous ne sommes pas opposés au principe du parking en ouvrage. Celui-ci peut être nécessaire quand les alternatives à l’usage de la voiture ne sont pas suffisantes, c’est le cas par exemple des parkings en ouvrage qui se construisent aux extrémités des stations de la future seconde ligne de métro. Les alternatives à la voiture pour les déplacements péri-urbains étant encore insuffisantes, nombre d’habitants de la métropole et au-delà se doivent d’utiliser leur voiture pour accéder jusqu’à la ville de Rennes. Les inciter alors via les parkings relais à délaisser leur voiture au profit du métro fait pleinement sens et c’est pourquoi nous avons ces dernières années voté la construction d’un certain nombre de parking relais comme l’extension de celui de la Poterie.
En milieu urbain, la construction de nouveaux parkings doit être questionnée. En effet, construire un nouveau parking, à 36 000 euros la place, en cœur de ville, là où se croiseront bientôt deux lignes de métro et les branches du réseau XL vélo, là où notre volonté de réduire la place de la voiture, cette construction nouvelle ne peut qu’interroger. La question est alors : « répond-il à une nécessité ? ».
Nous admettons parfaitement qu’un parking en ouvrage puisse avoir sons sens à l’Hôtel Dieu s’il permet de libérer du stationnement en surface. En effet, la disparition du stationnement sur voirie permet de piétonniser et végétaliser nos rues ou encore de construire des pistes cyclables, à la place de l’espace occupé par la voiture.
C’est pourquoi nous étions plutôt d’accord sur le principe de construire un parking en ouvrage à l’Hôtel Dieu pour une centaine de places, centaine de places qui venait compenser la disparition de celles situés sur les places de centre-ville que sont Parcheminerie, Champ Jacquet, Calvaire etc. Ce parking en ouvrage pourrait aussi accueillir largement des stationnements vélos rendant le centre-ville plus accessible aux cyclistes. Ainsi on aurait pu avancer rapidement sur la piétonnisation et la cyclabilité du centre-ville, tout en compensant la disparition des places de parking pour les riverains par la construction de ce parking en ouvrage. Ce principe était d’ailleurs indiqué dans le projet de déplacement urbain que nous avons débattu en janvier de cette année.
Le problème est qu’aujourd’hui on ne nous annonce plus 100 places mais 300. Une centaine servirait pour les besoins des futurs logements qui sortiront de terre sur l’actuel Hôtel-Dieu ; cela ne nous pose pas de souci. Une centaine viendrait répondre à la suppression des stationnements sur les places de l’hyper-centre comme Champ Jacquet et Parcheminerie, là aussi nous pouvons être d’accord. Mais il reste 100 places qui ne viennent à ce jour compenser aucune disparition ailleurs et sont donc des créations nouvelles de stationnement. En effet, les places supprimées sur voirie depuis 2014 dans l’hyper centre (en zone rouge) ont été compensées par l’agrandissement du parking de la gare. On peut alors s’interroger sur la nécessité de construire ces places pour un coût de 3,5 millions d’euros quand le parking Hoche tout près est loin d’être saturé et que s’il s’agit de réserver quelques places pour les congressistes, on pourrait les orienter vers les parkings relais à condition que ceux-ci soient ouverts la nuit.
Nous pourrions accepter cette création nouvelle d’une centaine de places si elles venaient compenser la disparition des stationnements sur voirie le long du boulevard de Chézy, permettant ainsi sa piétonnisation et le long de la rue de Saint-Malo qui a grand besoin d’une piste cyclable qui pourrait facilement venir s’installer à la place des stationnements existants. Mais ces deux projets que nous appelons de nos voeux ne sont à ce jour pas validés. Aussi, dans ce contexte, nous voterons contre un parking en ouvrage d’une telle dimension. |