Intervention de Valérie FAUCHEUX au nom du groupe écologiste et citoyen
Alors que le ministre Blanquer exhorte les acteurs de l’école et les collectivités à soutenir l’école de la Confiance, c’est par la ruse qu’il agit. En effet, c’est par une soirée bien tardive au cours des débats parlementaires que quatre députés, dont celui de la 4ème circonscription d’Ille-et-Vilaine, Gaël Le Bohec ont déposé l’amendement de la discorde, amendement rédigé rue de Grenelle, instituant les Établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux (EPLESF) modifiant profondément l’organisation scolaire, sans la moindre concertation avec les fédérations de parents d’élèves, les représentants des personnels de l’Éducation nationale et encore moins les collectivités territoriales. Il s’agit de regrouper dans ces futurs établissements un collège et les écoles situées dans son bassin. Les conséquences sont importantes car le principal, secondé d’un ou deux adjoint.e.s en charge du 1er degré, sera en charge des écoles de son secteur, actant la suppression de la fonction de directeurs et directrice d’école.
Qui assurera le lien de proximité avec les familles ? Qui sera en charge de la coordination avec les élu.e.s et les services de la Ville ? Qui assurera les tâches du quotidien : les commandes et la réception des fournitures scolaires, le courrier, les inscriptions pour les ateliers dans le cadre des projets d’école, prévoir un bus pour une sortie ?
Par ailleurs, les conseils d’école seront fusionnés dans le cadre du seul conseil d’administration du collège réduisant la possibilité d’expression des parents de chaque école. C’est une remise en cause de la démocratie scolaire au plus près des habitants au profit d’une verticalisation supplémentaire.
Sous couvert d’assurer une meilleure continuité des apprentissages de la maternelle à la 3ème, ce projet n’a qu’une vocation : faire toujours plus d’économie de postes, notamment en recrutant des étudiants sans formation qui seront en responsabilité dans les classes.
Enfin, la défiance est d’autant plus grande que dès son premier article, il est question de permettre une systématisation des sanctions pour empêcher les enseignants de s’exprimer, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour toutes ces raisons, nous approuvons les vœux qui visent à refuser que Rennes soit territoire d’expérimentation des EPLESF.
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