Intervention de Matthieu THEURIER au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s
Une ville qui construit des écoles est une ville qui prépare sereinement son avenir. En la matière, Rennes fait preuve d’exemplarité puisque ce soir nous votons le programme des futures écoles Baud Chardonnet et Europe Rochester qui viennent s’ajouter à celles à venir de la Courrouze ou encore de la fac Pasteur. Il faut aussi souligner l’effort conséquent qui est mené pour la rénovation des groupes scolaires existants, mais aussi en termes de moyens humains et nous voulons saluer l’action de l’ensemble des agents de notre ville qui interviennent au sein des écoles, ils sont nombreux et sur des métiers extrêmement variés.
La création de nouvelles écoles sur Baud Chardonnet et Maurepas est évidemment une bonne nouvelle. Il est aussi certain que ces constructions en appellent d’autres pour les années à venir. La démographie que connaît notre ville et l’évolution très positive des effectifs scolaires nous amèneront rapidement à envisager encore la construction de nouvelles écoles.
Les enfants de Rennes sont l’avenir de notre ville et nous sommes évidemment attachés à ce qu’ils puissent grandir et apprendre dans les meilleures conditions. Nous sommes pour cela très attachés au fait que les groupes scolaires conservent des dimensions à taille humaine car en matière éducative « small is beautiful ». Des classes avec des effectifs réduits au sein d’écoles pensées à la dimension d’un quartier sont gages de réussite.
Il est essentiel aussi que les nouvelles écoles soient pensées pour permettre les innovations pédagogiques. Il nous faut faire évoluer l’espace clos et conçu pour délivrer un cours magistral que constitue les classes d’aujourd’hui, vers un espace modulable qui s’adapte en permanence aux pédagogies et temps d’apprentissage permettant une plus grande coopération entre élèves et avec le corps enseignant.
Vous ne serez pas surpris que nous soyons aussi particulièrement attachés aux éléments qui favorisent l’éducation à l’environnement. La conception d’espaces fortement végétalisés en lieu et place des cours d’écoles bitumées auxquelles nous sommes malheureusement encore habitués sont pour cela un atout essentiel. Ils ont aussi le mérite d’apaiser les jeux des enfants en plus de limiter les phénomènes d’îlot de chaleur urbain. Nous avons bien noté Mme Briéro qu’il constituait un des attendus des futures écoles.
Il est évidemment un autre élément qui entre en ligne de compte dans ce cas.
Il est bien plus aisé d’apprendre la protection de l’environnement quand on le fait justement dans un bâtiment exemplaire en la matière.
Et là il y a encore du boulot. Nous l’avons déjà dit à de nombreuses reprises, pas un des bâtiments publics qui sortiront de terre sur ce mandat ne sont vraiment exemplaires. Il y a quelques avancées ici et là mais ça reste modeste. Sans rentrer dans les détails techniques la seule référence à la Haute Performance Environnementale et au principe du bâtiment à Energie Positive ne peut complètement nous satisfaire. Ils permettent effectivement d’engager une démarche de progrès et une montée en gamme de nos équipements mais restent des objectifs peu ambitieux au regard des enjeux. Surtout ils n’imposent pas de matériaux bio-sourcés, tel le bois, qui ont un rôle déterminant dans l’impact énergétique global de nos bâtiments.
Mme la Maire, nous avons lu avec une grande attention votre dernière interview au Télégramme dans laquelle vous déclarez vous définir comme écologiste. Ça tombe bien nous aussi. Si nous pouvons partager le même cap à suivre, la question des moyens pour y parvenir fait encore question et dans le cas que nous débattons ce soir, de notre point de vue, le compte n’y est pas.
Notre ambition est que d’ici la fin du mandat au moins un bâtiment public réalisé soit exemplaire et aille au delà des simples obligations réglementaires.
Et le fait que ces bâtiments soient des écoles est évidemment un symbole fort. Nous savons bien que si les cahiers des charges de ces futurs bâtiments ne proposent pas des objectifs clairs et précis, alors cette ambition ne sera pas atteinte.
C’est pourquoi à l’heure d’un énième rapport du GIEC sur les impacts du réchauffement climatique, nous souhaitons que l’objectif visant le passif et le biosourcé intègrent les cahiers des charges de construction des écoles. |