[Communiqué]
4 000 étudiant·e·s étaient réunis en Assemblée Générale à Rennes 2 ce mardi. Un mouvement étudiant d’une telle ampleur ne s’était pas vu depuis les mobilisations contre le CPE en 2006.
À la mobilisation des étudiants s’ajoute celle des enseignants chercheurs puisque 10 départements de l’Université de Rennes 2 ont pris position contre Parcoursup.
Et c’est bien là le sens de la mobilisation naissante dans les universités de France : réagir face à la tentative du gouvernement de renforcer la sélection à l’université. Si nous pensons que le précédent système appelé APB devait disparaître, le remède proposé par le Gouvernement risque bien d’être pire que le mal. La fin d’APB méritait un vrai débat sur l’accès à l’université. Il n’a pas eu lieu, le Gouvernement souhaitant encore une fois avancer à marche forcée, sans dialogue. Avec de telles méthodes, personne ne peut être surpris aujourd’hui de voir les premiers concernés se mobiliser et faire savoir leurs craintes légitimes.
À Rennes 2 comme ailleurs, les étudiant.e.s font le choix de prendre leur destin en main, de débattre et de se mobiliser contre une réforme qu’ils estiment injuste. C’est parfaitement légitime et l’on ne peut que se réjouir de voir la jeunesse s’engager.
Les moyens d’action engagés par les étudiants, et particulièrement le blocage de l’université, peuvent faire débat. Mais la communication de nos gouvernants et des députés locaux, en premier lieu Monsieur Bachelier, est irresponsable car elle ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Elle interfère dans la gestion des évènements par la Présidence de l’Université et va à l’encontre d’un retour au calme et d’un apaisement de la situation.
Nous nous devons d’alerter sur cette méthode de la tension, dont l’objectif est de pointer du doigt les factions les plus radicales pour décrédibiliser la contestation d’ampleur des étudiant·e·s et leurs propositions.
Nous tenons à rappeler à Monsieur Bachelier qui ose parler de « gâchis d’argent public » que Rennes 2 est une université qui fait particulièrement preuve d’exemplarité en matière de bonne gestion des deniers publics. Parmi les universités les plus mal dotée financièrement par l’État, elle obtient des résultats excellents en termes de diplôme et d’insertion professionnelle pour ses 24 000 étudiants dont de nombreux boursiers. Non Monsieur Bachelier l’image de Rennes 2 n’est pas « dégradée » comme vous le prétendez. Rennes 2 est au contraire parmi les universités les plus innovantes et a connu une augmentation de 41 % de ses effectifs ces sept dernières années.
Les élu·e·s écologistes sont solidaires des revendications étudiantes, de leurs légitimes mobilisations pour leurs droits et leur avenir.
L’exprimer est un droit démocratique que nul ne saurait leur contester. Ces revendications sont d’autant plus légitimes que les universités pâtissent non seulement des projets du Gouvernement actuel mais également de l’irresponsabilité des gouvernements précédents qui n’ont pas mis les moyens nécessaires pour accueillir les étudiants de plus en plus nombreux. Nous affirmons notre souhait que cette mobilisation puisse vivre et s’exprimer dans le calme, que cessent les paroles qui alimentent les tensions et que le Gouvernement reprenne la voie du dialogue sur ce sujet comme sur d’autres.
Gaëlle Rougier et Matthieu Theurier pour les élu·e·s écologistes et citoyens de Rennes