Intervention de Hamid Ech Chekhchakhi au nom du groupe écologiste
Mail Germaine Poinso-Chapuis, passerelle Adèle Denys et square Madeleine Brès, nous constatons les réels efforts mis en place quant à la féminisation des noms de rues à Rennes. C’est une excellente décision.
Cependant, et dans la limite du possible, des noms de femmes devraient être donnés à des rues et à des avenues. La visibilité et le symbole n’en serait que plus fort.
Cet effort sur la féminisation des noms honore notre municipalité. Il est un autre combat qui nous est cher : la présence de noms représentatifs de la diversité culturelle de notre ville.
Lycéen à Casablanca au siècle dernier, mon lycée Al Khawrizmi (célèbre mathématicien musulman fondateur de l’algèbre et dont le nom a été latinisé en Algoritmi ) se trouvait rue de la Gironde. Des rues Zola ou Hugo, Paris ou France… existaient fréquemment dans les villes maghrébines. Cela m’a sans doute permis de m’attacher à la France, de l’aimer avant même d’y vivre. À l’inverse, deux siècles après l’expédition d’Égypte par Bonaparte et de l’annexion de l’Algérie à la République française en 1848, force est de constater que les noms de rues de villes ou d’artistes maghrébins sont très rares, voire inexistants. À quand, à Rennes, une école Oum Kalthoum, une rue Assia Djebar ou même une place Léopold Sédar Senghor – ces deux derniers ont été élus à l’Académie Française ?
Une ville d’aujourd’hui doit refléter la diversité culturelle de ses habitantes et habitants. Rennes doit donc continuer à donner des signes à ses habitantes et à ses habitants qu’ils sont ici chez eux. C’est ainsi que nous offrirons des symboles et des gages de reconnaissance à ceux qui sont venus par dizaines de milliers se battre à côté des français pour la libérer, par centaines de milliers pour participer à sa prospérité et qui ont choisi la France, et Rennes pour y vivre. |