Conseillère municipale
Co-présidente du groupe écologiste
Vice-présidente de Rennes Métropole en charge de la Jeunesse
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Intervention de Gaëlle Rougier au nom du groupe écologiste
Depuis 1979, Diyarbakir et Rennes entretiennent des relations étroites. En 2005, une collaboration technique en gestion urbaine s’est également concrétisée par trois conventions successives. C’est dire si nous n’avons pas attendu la crise des migrants pour nous intéresser au sort de cette région du Sud-est de la Turquie, proche des frontières de la Syrie et de l’Irak. De cela, Rennes peut être fière.
Depuis l’apparition de l’État Islamique, la capitale des régions kurdes de Turquie, déjà marquée par les affrontements entre l’armée turque et le PKK, a été endeuillée par une vague d’attentats : de l’attaque d’un meeting deux jours avant les élections (cinq morts) à l’attentat suicide du quartier de Suruç qui a fauché trente-deux jeunes en partance pour Kobané, c’est souvent la jeunesse qui paye le prix lourd.
Et puis, en août 2014, poussé par les exactions et les crimes de Daesh dans la région de Sinjar en Irak, un flux important de réfugiés a touché Diyarbakir. En octobre 2014, Rennes a déjà accordé 30 000 euros pour aider la ville et les ONG à loger et nourrir ces réfugiés. Aujourd’hui, le nombre de ces réfugiés atteint 4 000 – dont 800 enfants de moins de seize ans. Dès lors, beaucoup sont tentés de poursuivre leur route vers Istanbul et, au-delà, vers l’Europe. À nouveau, la municipalité de Diyarbakir, appuyée par les ONG locales, a sollicité la Ville de Rennes pour un appui financier dans le soutien qu’elles accordent aux réfugiés. La Ville de Rennes propose donc d’accorder 30 000 euros.
Nous voulons profiter de cette délibération pour rappeler notre soutien au peuple kurde qui subit les conséquences des conflits syriens et irakiens.
Les combattants kurdes sont aujourd’hui le premier rempart contre Daesh. Il est bon de le rappeler à l’heure où Monsieur Poutine arrive aujourd’hui en sauveur d’une situation qu’il a lui-même entretenue, à l’heure où Monsieur Al Assad donne des leçons à la France en laissant croire qu’il est une solution pour contenir les fanatiques de Daesh. La Turquie elle-même entretient des liens commerciaux surprenants avec Daesh à qui elle achète du pétrole et du coton. Elle continue de réprimer les Kurdes tout en s’affirmant comme un allié de la France. Il y a des circonvolutions que la diplomatie française ne doit plus tolérer. Il est temps qu’Erdogan cesse sa politique dangereuse qui entretient sciemment la violence.
La solution économique et humanitaire nous semble la seule à même de rétablir la paix et de faire cesser les violences qui ensanglantent la région.
Nous pensons que Rennes, la France, l’Europe et la communauté internationale doivent agir pour soutenir les forces kurdes dans leur résistance contre l’agression barbare de Daesh et favoriser la mise en œuvre d’une aide humanitaire immédiate aux minorités d’Irak. |