Intervention de Valérie Faucheux au nom du groupe écologiste
Un dimanche de plus. Ou devrait-on dire : un dimanche de moins.
Cette délibération qui vise à autoriser l’ouverture des commerces et concessions automobiles un dimanche de plus est dans la ligne droite de la loi « pour la croissance et l’activité », dite loi Macron. Celle-ci détricote le droit du travail et plus spécifiquement la loi de 1906 qui avait instauré le principe du repos dominical. Des dispositifs qui, rappelons-le, ne figuraient évidemment pas dans le programme du candidat François Hollande lors des dernières élections présidentielles.
L’année dernière, Madame la Maire, vous nous avez présenté l’ouverture dominicale des commerces comme un « ajustement nécessaire » pendant la période de Noël. Il nous apparaît aujourd’hui que la multiplication de ces ajustements risque, à terme, de faire du repos dominical une exception.
Cette mesure risque en effet d’augmenter, pour les salariés, la souffrance au travail sans pour autant être génératrice d’emplois. Le principe du volontariat présenté comme un garde-fou est un leurre, car dans un contexte de chômage de masse, rares sont ceux qui auront la possibilité de refuser les horaires proposés par l’employeur.
Quant au commerce de proximité, il va aussi en pâtir : il risque en effet de se retrouver en concurrence déloyale avec la grande distribution.
Et cette délibération nous étonne d’autant plus qu’elle va à l’encontre d’un engagement fort de la Ville de Rennes de faire des dimanches une journée populaire dédiée aux activités sportives et culturelles, dans le cadre d’une programmation annuelle confiée à l’équipe des Tombées de la nuit par vous, Madame la Maire.
Autant d’arguments qui nous font réaffirmer notre position : le principe du repos dominical doit être préservé. |