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Plus de moyens pour renforcer les synergies entre les communes de Rennes Métropole en matière de politiques culturelles

Conseil métropolitain du 20 juin 2024 – Intervention portée par Benoît Careil au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°34 : Culture – Actualisation du projet culturel métropolitain 2024

Le groupe écologiste et citoyens se réjouit des évolutions du Projet culturel métropolitain. 

Il devait être actualisé pour s’adapter aux défis majeurs auxquels la Métropole, et chacune de nos communes sont confrontées : inflation inédite, dérèglement climatique, augmentation de la population, creusement des inégalités, relégation sociale et concentration des violences sur certains territoires.

La réactualisation du Projet culturel métropolitain est l’occasion de réaffirmer la place essentielle de la culture dans notre vivre ensemble et le développement humain, et de prendre en compte les évolutions des pratiques culturelles et les nouveaux enjeux de mobilité des personnes.

Nous partageons sans réserve, M. le vice-président, les valeurs et raisons d’agir affirmées par ce nouveau projet culturel : 

garantir les droits culturels des personnes 

s’engager collectivement avec les acteurs et actrices culturels dans la transition écologique, vers une réelle égalité femmes hommes et dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles

veiller au respect du droit du travail et à une rémunération juste des artistes, interprètes et auteurs

mais, la raison d’agir, ou pour être plus précis, la manière d’agir la plus attendue et prioritaire, est pour nous, je cite « la pleine collaboration des communes à la construction de la politique culturelle métropolitaine ». 

Dans une conjoncture inflationniste, où éco-responsabilité, frugalité et soutenabilité cadrent notre action publique, la synergie des collectivités est unanimement reconnue, par toutes celles qui la pratiquent, comme la solution la plus efficiente pour maintenir et développer une vie culturelle variée, accessible et de qualité.

Il en va de la cohésion sociale, du respect des droits culturels des 450 000 métropolitains et métropolitaines, et de leur capacité à vivre ensemble en intelligence et en paix.

Il est ainsi pour nous essentiel de réfléchir ensemble à une action concertée d’éducation artistique et culturelle et d’entrée dans l’enseignement artistique spécialisé, au plus près de la population et sur l’ensemble du territoire métropolitain. 

Les grandes structures culturelles labelisées de notre territoire comme l’Opéra, l’Antipode, les Transmusicales, Le Triangle ou le Conservatoire s’appuient sur le vivier d’artistes formés initialement sur les communes de la Métropole, et j’inclus bien sûr la ville centre au même titre que les autres. 

Sans éducation artistique sur nos communes, il n’y aura pas de relai de la diversité de nos territoires et un appauvrissement global de la culture sur la métropole. En complément d’équipements centralisés métropolitains, il est essentiel de donner un égal accès pour tous et toutes à la pratique artistique, au plus près des lieux de vie, notamment bien sûr pour les plus jeunes.

Mais un certain nombre de communes de notre Métropole expriment leur inquiétude à parvenir à maintenir le bon fonctionnement de leurs écoles de musique, bibliothèques et autres lieux culturels de proximité. 

Partout, les charges de structures et les budgets RH augmentent inexorablement, réduisant les budgets pour les activités artistiques. Les communes les plus en difficulté sont contraintes à réduire l’activité de leur seul lieu de vie artistique et certaines envisagent même leur arrêt complet.

Ce diagnostic alarmant est observé partout en France. Il est largement partagé dans les réseaux professionnels et les grandes associations d’élus à la culture.

Le premier réflexe des communes est de se tourner vers l’Etat et les collectivités supra communales, la Région, le Département ou la Métropole.

Mêmes causes, mêmes effets, celles-ci connaissent les mêmes difficultés à boucler leur budget et à maintenir leurs subventions.

La soutenabilité budgétaire des lieux culturels de proximité et la possibilité de développer leur activité ne seront possible, nous le savons, qu’en optimisant le plus possible leurs locaux, en les ouvrant à d’autres activités sur d’autres temps, en partageant les moyens humains et matériels ou en mutualisant les lieux avec des collectivités voisines, quand cela n’est pas déjà fait, bien sûr.

Rennes Métropole avec ses 43 communes est assurément le bon endroit pour organiser cette concertation entre élus, structures, acteurs culturels, habitants et artistes.

C’est dans cette voie que le nouveau projet culturel métropolitain promet de nous emmener, et le groupe des élus écologistes et citoyens s’en réjouit.

Nous soutiendrons vos objectifs, M. le vice-président, de développer la fonction conseil et l’accompagnement en ingénierie des communes par les services culturels métropolitains, de conforter les projets culturels intercommunaux, et de favoriser les échanges informels entre services et élus culture des communes.

La question des moyens financiers restera bien sûr incontournable. Enseigner, transmettre, se produire sur scène, exposer ou animer des projets artistiques participatifs, nécessitent des compétences professionnelles et des budgets pour rémunérer celles et ceux qui les ont acquises. 

La Métropole doit encourager et accompagner les communes dans cette responsabilité d’employeur, par des formations, des temps d’échanges et un budget dédié.

Une meilleure inscription territoriale des équipements culturels métropolitains est également un objectif du nouveau projet culturel métropolitain que nous soutenons sans réserve.

Les Champs Libres, sa bibliothèque, le Musée de Bretagne, la Maison du livre et particulièrement l’Ecomusée de la Bintinais ne sont pas seulement des lieux à visiter, ils sont aussi des ressources pour accompagner les initiatives dans les communes, par leur expertise et leur savoir-faire technique.

Le classement d’intérêt métropolitain de l’Opéra de Rennes et du MusikHall participe à cette évolution souhaitable de notre vie culturelle commune. Les deux équipements ont vu la part non rennaise de leur public devenir majoritaire et je sais la disponibilité des équipes de l’Opéra pour aller dans les communes, menés des actions culturelles ou former des chefs de chœur.

La reconnaissance, la conservation et la valorisation les deux langues bretonne et gallèse sont pour nous, écologistes et régionalistes, des engagements politiques fondamentaux. Il en va de la sauvegarde du patrimoine et du matrimoine de notre territoire.

Enfin, nous saluons les moyens supplémentaires annoncés pour animer le réseau d’échange des élu.es à la culture. Je l’ai dit précédemment, les échanges et les coopérations entre communes sont un levier puissant de développement de la vie culturelle, et c’est bien le rôle de la Métropole de les faire vivre.

L’état du monde et les prévisions des experts nous le rappelle chaque jour, le monde de demain sera coopératif ou ne sera plus. 

Quant à la France, demain, c’est dans seulement 17 jours. 

Quoiqu’il arrive nous n’aurons pas d’autres choix que de coopérer d’urgence pour renouer les liens culturels entre nos territoires urbains et surtout nos territoires ruraux